Déjà aux prises avec une santé mentale chancelante, les travailleurs québécois vivent des niveaux de stress et d’anxiété exacerbés en raison du conflit commercial entre le Canada et les États-Unis.

Selon un sondage de l’Ordre des CHRA mené auprès de professionnels en ressources humaines, les menaces tarifaires et le contexte d’incertitude engendrent un degré élevé ou très élevé de stress et d’anxiété chez le tiers des personnes employées par leur organisation. Une situation qui contribue à dégrader la santé psychologique, à diminuer la motivation et l’engagement, ainsi qu’à réduire la productivité des travailleurs, note l’Ordre des CRHA.

Les inquiétudes des employés ne sont pas injustifiées : 16 % des répondants affirment que leur organisation devra réduire le nombre de personnes à leur emploi si les tarifs sont mis en œuvre. La plupart des professionnels RH (43 %) sont toutefois incapables à l’heure actuelle des conséquences à court de l’imposition de tarifs douaniers pour leur organisation.

Au-delà des pertes d’emplois, les entreprises prévoient réduire certains investissements en raison de l’incertitude économique. Plus de la moitié des répondants (55 %) envisagent ainsi un ralentissement dans le recrutement, voire un gel des embauches. Près du tiers des organisations interrogées (30 %) anticipent également un gel de la rémunération variable et des primes. Les investissements dans le développement des compétences et la formation feront aussi les frais de la guerre commerciale dans 25 % des organisations.

De manière générale, 56 % des professionnels RH sondés estiment que l’incertitude et la menace de mesures protectionnistes auront des contrecoups sur leur organisation. Une proportion équivalente dispose déjà ou est à développer un plan de contingence ou un plan de continuité des activités pour faire face à ce type de situation.

Dans un contexte aussi incertain, l’Ordre des CRHA recommande aux organisations de maintenir un dialogue ouvert et transparent avec les employés et de mettre en place des programmes de soutien psychologique.

« La pandémie nous aura appris qu’une crise stimule la capacité d’innover, que la solidarité est un puissant levier et qu’une communication constante et transparente avec ses employés sont autant d’atouts que les organisations doivent prioriser pour faire face à l’adversité », soutient Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des CRHA.