Le vieillissement de la population aura pour conséquence qu’un nombre grandissant de personnes âgées auront besoin de soins de longue durée afin de réaliser des tâches quotidiennes aussi banales que manger, se laver ou s’habiller. Une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques, réalisée par Nicole F. Bernier et Michel Grignon, analyse les différents modèles de financement qui pourraient assurer de façon efficace et équitable la couverture universelle de ces soins. L’étude examine également le rôle que les gouvernements devraient jouer en la matière.

À l’heure actuelle, peut-on lire dans la recherche, « le financement des soins de longue durée est très hétéroclite », c’est-à-dire que selon l’endroit où l’on vit, les soins requis ainsi si les soins sont prodigués à domicile ou dans un établissement, les coûts et l’accès peuvent varier. Les auteurs se demandent ce que pourra faire le gouvernement face à la hausse des coûts appréhendée au cours des 20 prochaines années en matière de soins à courte durée. « On trouve si peu d’information sur le financement actuel et futur que les Canadiens ne peuvent prendre des décisions éclairées et se préparer financièrement pour le cas où ils auraient besoin de ces soins. »

Pour réaliser leur étude, les auteurs se sont basés sur des études économiques et empiriques, ainsi que sur ce qui s’est produit dans d’autres États. Pour eux, l’épargne des particuliers ne pourra leur permettre de payer tous les frais liés aux soins à domicile, surtout si les soins sont prodigués sur une longue période.

M. Grignon et Mme Bernier en arrivent donc à la conclusion que les soins de longue durée devront être couverts par une quelconque forme d’assurance, qu’elle soit publique ou privée. Mais, selon eux, « l’assurance privée est par nature sujette aux contraintes du marché ». Les gouvernements qui opteront pour une couverture privée devront par le fait même adopter un cadre réglementaire strict et « défrayer les cotisations pour un grand nombre de personnes », lit-on dans l’étude. De plus, les auteurs affirment qu’un tel choix forcerait les gouvernements à abolir les programmes déjà existants, comme la prestation de soins dans les hôpitaux publics.

Les auteurs en arrivent donc à la conclusion que la meilleure option en matière de soins de longue durée est l’adoption d’un régime d’assurance public universel, qui offrirait une couverture complète et « fondée sur une évaluation normalisée des soins » aux Canadiens. De plus, concluent les auteurs, « cette option serait aussi plus compatible avec l’approche du “vieillir chez soi” privilégiée par les aînés et préconisée par les gouvernements.