
Québec devrait adopter une nouvelle tarification « dégressive » pour les médicaments génériques, suggèrent les auteurs d’un nouveau rapport.
La tarification dégressive s’inspire du régime déjà en place au Québec et ne nécessiterait que de modestes modifications au sein du cadre réglementaire et législatif, estiment les auteurs du rapport Fixation des prix des médicaments génériques au Québec.
Elle prévoit la fixation du prix d’un médicament générique à partir d’un pourcentage du prix du médicament d’origine, mais est établie en fonction du nombre de fabricants de médicaments génériques actifs sur le marché.
Pour les fins de l’étude, trois méthodes de fixation des prix ont été examinées, à savoir l’appel d’offres, comme ce qui existe en Nouvelle-Zélande, l’étalonnage, aussi appelé benchmarking, comme il existe au Royaume-Uni, et la tarification dégressive.
Les auteurs estiment que la tarification dégressive serait la plus avantageuse pour le Québec, puisqu’elle aurait représenté une économie de 122 millions $ dans le remboursement des 10 médicaments génériques constituant les plus importantes dépenses du régime public d’assurance médicaments.
À titre de comparaison, le système d’étalonnage aurait permis une économie de 52 millions $ et le système d’appels d’offres de 115 millions $.
Rappelons que le Québec est la province où il se prescrit la plus faible proportion de médicaments génériques au Canada. Les prix des médicaments génériques canadiens « excèdent considérablement ceux de pays étrangers comparables, à l’exception de la Suisse », souligne-t-on dans l’étude.
Réaction de l’ACMG
L’Association canadienne du médicament générique (ACMG) déclare que les auteurs ont surestimé les économies qui pourraient découler de toute réforme touchant les prix des médicaments génériques, parce que leurs calculs « ne tiennent pas compte des baisses de prix déjà entrées en vigueur ces dernières années ».
Jim Keon, président de l’ACMG, affirme que depuis 2011, les prix de la plupart des médicaments génériques ont diminué de près de 22 % au Québec.
« Cette diminution a même été de près de 45 % dans le cas des produits les plus coûteux pour le régime d’assurance médicaments, poursuit-il. L’étude se base sur des chiffres qui ne sont pas à jour, les conclusions auraient été nettement différentes si les auteurs avaient utilisé des données à jour. »
Le rapport Fixation des prix des médicaments génériques au Québec vient d’être déposé devant le Commissaire à la santé et au bien-être, qui doit produire cet automne un rapport sur la performance générale du système de santé du Québec.
Il a été réalisé par les chercheurs universitaires Caroline Cambourieu et Marie-Pascale Pomey (Université de Montréal), Aidan Hollis (Université de Calgary) et Paul Grootendorst (Université de Toronto).
Avec la Presse Canadienne