Une nouvelle application mobile exclusivement destinée aux entreprises permet aux employés de consulter un professionnel de la santé à l’aide de leur téléphone intelligent. Elle soulève toutefois de nombreuses questions chez les fédérations des omnipraticiens et des médecins spécialistes et la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Lancé lundi au Québec, Dialogue.co donne la possibilité aux employés bénéficiant de l’abonnement de leur employeur d’envoyer leurs questions à une infirmière par messages textes. Psychologues, nutritionnistes, médecins de famille et médecins spécialistes offrent également leurs services par le biais de l’application.

Dans certains cas, l’intervention des professionnels peut prendre la forme d’une conversation vidéo cryptée. Si nécessaire, les médecins associés au projet peuvent également prescrire un médicament à distance.

Une vingtaine d’entreprises regroupant environ 5000 employés ont participé au développement de Dialogue.co en tant que clients. Le coût de l’abonnement varie en fonction des options sélectionnées par l’employeur, mais compense les coûts liés à l’absentéisme, soutient Cherif Habib, un des trois entrepreneurs québécois à l’origine de l’application. Selon lui, « 70 % des visites de première ligne peuvent être traitées par consultation virtuelle », rapporte Radio-Canada.

L’une des sources de financement de Dialogue.co est Diagram Ventures, un fonds d’investissement montréalais qui compte Power Corporation parmi ses commanditaires.

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Une première au Québec

Il s’agit de la première application de ce type à voir le jour au Québec. Selon ses concepteurs, elle n’a pas besoin de l’approbation des autorités de la santé puisqu’elle relève entièrement du secteur privé.

Questionnées par Radio-Canada, les fédérations des omnipraticiens et des médecins spécialistes ainsi que la RAMQ n’ont pas voulu se prononcer sur le lancement de l’application « puisqu’il y a trop de variables inconnues ».

Le Collège des médecins indique néanmoins que la télémédecine demeure un terrain inexploré au Québec. « La téléconsultation ne peut remplacer le questionnaire et l’examen physique du patient », soutient l’organisme. La RAMQ rappelle pour sa part qu’un médecin souhaitant pratiquer dans le secteur privé doit être désaffilié du régime public.

S’ils sont inédits au Québec, les services de télémédecine existent ailleurs dans le monde et au Canada. Le gouvernement ontarien a par exemple mis sur pied un réseau de télémédecine destiné aux communautés éloignées.

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