Avec l’arrivée massive sur le marché de nouveaux médicaments coûteux, les régimes d’assurance collective doivent composer avec des pressions financières toujours plus fortes. Une nouvelle discipline pourrait toutefois leur donner un sérieux coup de main : la pharmacoéconomie.

La pharmacoéconomie est, comme son nom l’indique, une discipline qui vise à déterminer la valeur économique d’une thérapie pharmaceutique, explique Morneau Shepell dans la plus récente édition de son bulletin Nouvelles et opinions.

Le rôle d’un spécialiste en parmacoéconomie est principalement de comparer le rapport coût/efficacité d’un nouveau médicament avec les traitements existants, de façon à déterminer la réelle valeur ajoutée économique d’une nouvelle thérapie.

Il pourrait par exemple conclure qu’un nouveau médicament qui ne doit être pris qu’une seule fois par jour, comparativement à l’ancien qui doit l’être trois fois par jour, sera plus avantageux d’un point de vue économique même s’il est plus coûteux. Un traitement plus simple permettra en effet une meilleure adhésion du patient, réduisant ainsi les répercussions de la non-observance : rechute, hospitalisation, exigence d’un traitement plus onéreux.

La valeur de la vie

On peut aussi introduire une composante supplémentaire à l’analyse : la valeur de la vie. Cet exercice des plus délicats peut par exemple être utile pour déterminer s’il est préférable ou non d’assurer un nouveau médicament pour le traitement du cancer qui augmente l’espérance de vie de trois à cinq mois, mais qui coûte 200 000 $. Le rôle du spécialiste en pharmacoéconomie est alors de se baser sur des critères objectifs et des paramètres budgétaires précis.

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Au terme de son analyse, il pourrait recommander d’ajouter ou non le nouveau médicament à la liste des médicaments assurés ou limiter son utilisation à certains stades de la maladie ou lors de l’échec d’un traitement moins coûteux.

Pour qui?

La pharmacoéconomie est surtout utile pour les régimes d’assurance qui limitent la couverture à une liste de médicaments assurés. Plusieurs assureurs ont élaboré de telles listes qu’ils peuvent appliquer aux régimes de leurs clients.

Par contre, si un promoteur change d’assureur, il se peut que le nouvel assureur ne puisse pas administrer la liste de médicaments assurés de l’assureur précédent. Il pourrait donc être judicieux que le promoteur engage un spécialiste en pharmacoéconomie pour établir sa propre liste de médicaments assurés selon ses propres objectifs et contraintes budgétaires, souligne Morneau Shepell.

Les promoteurs qui optent pour une liste gérée de médicaments ou qui décident de modifier la définition des médicaments assurés devront toutefois s’assurer de bien communiquer ce changement aux assurés. Ils devront aussi considérer l’application d’une clause « grand-père » pour les assurés qui utilisent déjà un médicament qui n’est pas sur la liste.

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