
Les facteurs personnels et professionnels contribuant aux troubles de santé mentale en milieu de travail ne peuvent être considérés séparément.
Une nouvelle étude réalisée par chercheurs de trois universités québécoises constate que la conciliation travail-famille et l’insécurité d’emploi sont les principales causes de problèmes de santé mentale des travailleurs.
En tête de liste des facteurs, ils soulignent aussi une supervision abusive, des demandes excessives, l’empiètement du travail sur la vie de famille et les difficultés relationnelles à la maison figurent.
L’étude de plus de quatre ans a été réalisée grâce au soutien de la Standard Life.
Les chercheurs de l’Université de Montréal, de l’Université Concordia et de l’Université Laval se sont penchés sur une série de facteurs pouvant mener au développement de la détresse psychologique, de la dépression et du burnout en milieu de travail.
Pour le professeur Pierre Durand de l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal, la force de l’étude « c’est justement d’avoir pris en compte de très nombreux facteurs liés à l’organisation du travail, aux relations familiales et professionnelles, à certains traits de personnalités, comme l’estime de soi, et à d’autres facteurs de risque potentiels, notamment les maladies chroniques ou la consommation d’alcool. »
L’étude a interrogé 2 163 employés au sein 63 entreprises sur leur vie personnelle et professionnelle. Les résultats de ces questionnaires d’enquête ont été corroborés par des mesures de taux de cortisol.
Il s’agirait la première fois qu’une telle méthodologie de recherche ait été appliquée pour étudier la santé mentale en milieu de travail. Le cortisol est une hormone contenue dans la salive et un indicateur reconnu du niveau de stress chez un individu.
Les chercheurs ont aussi passé en revue quelque 65 pratiques en entreprises visant à réduire le stress et à améliorer la santé des employés, celles-ci allant par exemple de la mise en place d’un centre de conditionnement physique en entreprise, à la réduction du temps de travail.
Rappelons que la Commission de la santé mentale du Canada estime qu’environ un travailleur sur cinq serait aux prises avec une maladie mentale qui pourrait entraver sa productivité.
Le fardeau financier relié à l’absentéisme, au et au renouvellement de personnel est estimé à 6,3 milliards de dollars pour les entreprises canadiennes.
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