Dans le cadre de son 25e anniversaire, la revue Avantages a mené un sondage en ligne en juillet et août dernier auprès de 101 cadres supérieurs du domaine des avantages sociaux d’entreprises ayant des employés au Québec. Le 23 septembre dernier, onze experts en assurances collectives, régimes de retraite et placements se sont réunis pour analyser les résultats obtenus et discuter des enjeux et des principaux défis à relever au cours des prochaines années.

« Tout le monde reconnaît l’importance des avantages sociaux, souligne Marc Trépanier, vice-président, développement des affaires, assurance individuelle et retraite chez SSQ Groupe financier. Sans aucune surprise, nous constatons cependant que les préoccupations sont grandes en ce qui concerne le coût des régimes », ajoute-t-il. Il s’agit, en effet, du défi indiqué par le plus grand nombre de répondants au sondage (32 %), suivi par la législation provinciale (10 %), puis la concurrence sur le plan national (9 %).

Par ailleurs, 45 % des répondants considèrent que le coût des avantages sociaux offerts à leurs employés est devenu inabordable. « Il y a 15 ou 20 ans, les employeurs ne portaient pas une grande attention aux coûts de leur régime d’assurance collective, mentionne Sophie Ouellet, vice-présidente régionale, Québec et Est de l’Ontario, Garanties collectives chez Financière Sun Life. Il y a donc eu un changement. Il sera intéressant d’observer l’évolution des perceptions dans les années à venir. »

Le vieillissement des effectifs préoccupe également un grand nombre d’employeurs puisque 81 % des répondants au sondage ont indiqué qu’il aura des conséquences financières importantes sur leur entreprise. « Reste à voir de quelle façon les entreprises s’adapteront pour retarder l’âge du départ à la retraite et garder cette main d’œuvre active dans les prochaines années », mentionne Jean-François Pelletier, vice-président régional, régimes collectifs de retraite chez Financière Sun Life.

Les résultats du sondage montrent aussi que les promoteurs de régime se soucient davantage de la santé de leurs employés que de leur retraite puisque 55 % des répondants croient qu’il faudrait exiger des employés qu’ils s’occupent de leur propre régime de retraite alors qu’ils ne sont que 20 % à penser que les employés devraient se charger d’obtenir leur propre assurance santé. « Les coût ne sont pas les mêmes, précise Carl Laflamme, premier vice-président, assurances collectives chez SSQ Groupe financier. Les gens veulent encore offrir un régime de retraite mais ne veulent pas prendre tout le risque financier qui l’accompagne. »

Mario Clusiau, vice-président régional, développement des affaires, assurance pour les groupes et les entreprises chez Desjardins Assurances croit que les résultats reflètent aussi une question de génération. « Le régime d’assurance est plus important que le régime de retraite pour les employeurs parce que c’est dans l’immédiat, cela touche leur main d’oeuvre active », dit-il.

S’adapter aux besoins des nouvelles générations

« Les régimes flexibles répondent mieux aux besoins des nouvelles générations, indique Mario Clusiau. Ces nouvelles générations n’ont pas les mêmes préoccupations que les baby-boomers », rappelle-t-il.

La personnalisation des bénéfices va de pair avec la « dé-paternalisation » des régimes, croit Janick Chouinard, directeur national, relation clients, Épargne-retraite collective chez Desjardins Assurances. « Les entreprises s’attendent à sortir de la prise en charge de leurs employés », explique-t-il. « Ces décisions sont grandement liées au contrôle des coûts, ajoute Sophie Ouellet. La participation active des employés favorise la mise en place de régimes qui freineront l’inflation. »

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La recherche du 25e anniversaire de la revue Avantages a été réalisée par le Groupe de recherche adaptée Insights de Rogers en juillet et août 2014. Cent-un cadres et personnes ayant une influence sur la prise de décision en matière d’avantages sociaux dans les organisations avec des employés au Québec ont participé au sondage en ligne. Veuillez noter que pour certaines questions, le total des pourcentages n’est pas égal à 100 % en raison des arrondis.

La suite : Enquête du 25e : Partie 2

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