Les employés de l’administration publique québécoise reçoivent un salaire et une rémunération globale inférieurs aux autres salariés de la province, bien que la tendance soit à la stabilité, indiquent les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec.

En terme de salaire, les employés de l’administration québécoise, qui comprend la fonction publique ainsi que les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux, sont en retard de 11,5 % par rapport à l’ensemble des autres salariés québécois. Face au secteur privé (entreprises de plus de 200 employés) l’écart est de 8,4 %.

Le fossé est moins grand en ce qui concerne la rémunération globale, qui est 7,6 % inférieure à celle des autres salariés québécois, mais supérieure de 2,3 % à celle des employés du secteur privé.

Ces chiffres s’expliquent en grande partie par un nombre d’heures travaillées inférieur dans le secteur public. En effet, la semaine de travail moyenne des employés de l’administration québécoise est de 35,9 heures, soit deux heures de moins que dans le secteur privé (37,9), ce qui équivaut à près de trois semaines annuellement.

À noter que les coûts reliés à la rémunération variable et à la sécurité d’emploi n’ont pas été pris en compte par l’ISQ dans le cadre de cette comparaison.

Les autres groupes de salariés étudiés, qui incluent l’administration municipale, les entreprises publiques (sociétés d’État), les universités et l’administration fédérale, bénéficient tous de salaires et de rémunérations globales supérieurs à ceux de l’administration québécoise.

« Entre 2013 et 2014, la situation comparative de l’administration québécoise sur le plan salarial est demeurée stable par rapport aux autres salariés québécois et au secteur privé, note le rapport de l’ISQ. Cependant, de 2009 à 2014, la situation comparative de l’administration québécoise s’est affaiblie face à tous les secteurs, à l’exception du secteur privé, où la stabilité des écarts est notée. »

Avantages sociaux coûteux au municipal

D’importantes variations existent en ce qui concerne les dépenses des employeurs liées aux régimes de retraite. Les municipalités de plus de 25 000 habitants déboursent l’équivalent de 23,5 % de leur masse salariale pour financer le régime de retraite de leurs employés, ce qui en fait les régimes les plus coûteux parmi tous les groupes d’employés étudiés par l’ISQ.

À ce chapitre, les employés de l’État et ceux du secteur privé logent à la même enseigne avec 7,6 % de la masse salariale servant à couvrir les coûts des régimes de retraite, soit trois fois moins que dans le secteur municipal.

Si l’on considère l’ensemble des avantages sociaux toutefois (régime de retraite, assurances collectives et heures chômées payées), les employés de l’administration publique sont favorisés face au privé (41,8 % contre 37,8 %). Ce sont les employés municipaux qui bénéficient des avantages sociaux les plus généreux, leur employeur y contribuant à hauteur de 60,4 % de la masse salariale.

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