Une vaste majorité de travailleurs canadiens sont préoccupés par l’incidence d’un éventuel diagnostic de cancer sur leur avenir financier, selon un sondage de la Société canadienne du Cancer.
Ainsi, près de 80 % des Canadiens de 18 à 64 ans craignent de ne pas pouvoir épargner en cas de diagnostic de cancer en raison des frais importants à assumer. Ces frais concernent, entre autres, les médicaments d’ordonnance, les soins à domicile, les appareils d’assistance, les soins familiaux et les frais de voyage et d’hébergement.
Selon un récent rapport de la Société canadienne du cancer, le cancer coûte en moyenne près de 33 000 $ à vie aux personnes touchées.
Chez les Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer, 23 % déclarent avoir payé de leur poche des « frais considérables » liés à la maladie, ce qui a mis à mal leur situation financière. Ce sont en effet 21 % des personnes ayant reçu un diagnostic de cancer qui ont eu de la difficulté à payer les dépenses de leur ménage, 17 % à payer leur loyer et 13 % à rembourser leur hypothèque. Enfin, 40 % des personnes atteintes de cancer déclarent que leur épargne-retraite a souffert du fait qu’elles ont dû faire face à des frais liés au traitement.
Les contrecoups sur l’épargne-retraite, même à court terme, peuvent avoir un effet néfaste sur le bien-être financier des individus. Interrogés sur cet aspect, 48 % des répondants ont exprimé une inquiétude fréquente ou constante quant à leur capacité à subvenir à leurs besoins à la retraite, indépendamment des effets du cancer sur leur stabilité financière.
Des craintes liées à l’emploi
Le sondage montre également que de nombreux Canadiens s’inquiètent des répercussions d’un diagnostic de cancer sur leur carrière. Parmi les personnes interrogées en âge de travailler, 28 % avaient l’impression qu’elles perdraient leur emploi si elles recevaient un diagnostic de cancer, et 42 % estimaient qu’elles seraient rétrogradées ou perdraient une occasion d’avancement professionnel. Par ailleurs, 66 % ont dit qu’elles auraient probablement à prendre de nombreux congés non rémunérés pour leur traitement et leur convalescence.
« Les Canadiens pensent que les coûts immédiats associés à un diagnostic de cancer les priveraient de leur capacité à faire des plans d’avenir, explique le Dr Stuart Edmonds, vice-président principal, Mission, recherche et défense de l’intérêt public à la Société canadienne du cancer. L’obligation de mettre son épargne-retraite et sa carrière en veilleuse pour faire face aux dépenses immédiates peut entraîner des conséquences qui persisteront bien après le traitement ou la rémission de la maladie. Le cancer nous hypothèque déjà suffisamment, il ne devrait pas nous déposséder en plus de notre avenir financier. »
L’incidence du cancer est en hausse chez les jeunes adultes. En 2019, on comptait plus de 1,8 million de cancers d’apparition précoce chez les personnes de 14 à 49 ans à l’échelle mondiale, ce qui représentait une augmentation marquée de 79 % depuis 1990. Au Canada, près de 40 % des personnes ayant reçu un diagnostic de cancer sont âgées de 20 à 64 ans. En revanche, le nombre de personnes qui survivent au cancer et qui vivent plus longtemps avec la maladie n’a jamais été aussi élevé, note la Société canadienne du cancer.