Cinq facteurs de risque sont responsables d’environ la moitié du fardeau mondial associé aux maladies cardiovasculaires, mais il n’est jamais trop tard pour les éliminer et allonger son espérance de vie, conclut une étude publiée par le prestigieux New England Journal of Medicine.

Ces cinq facteurs sont l’hypertension artérielle ; l’hyperlipidémie ; le sous-poids, le surpoids ou l’obésité ; le diabète ; et le tabagisme.

Les hommes qui présentent ces cinq facteurs de risque ont 24 % de chances de souffrir d’une maladie cardiovasculaire pendant leur vie, préviennent les auteurs de l’étude, qui ont regroupé les données individuelles provenant de plus de deux millions de sujets, 133 cohortes, 39 pays et six continents pour leurs calculs.

Les hommes qui ne présentaient aucun de ces facteurs de risque à l’âge de 50 ans pouvaient s’attendre à vivre 11,8 années de plus et 10,6 années de plus sans maladie cardiovasculaire que les hommes qui présentaient les cinq facteurs.

L’écart était encore plus prononcé chez les femmes : une longévité allongée de 14,5 années et 13,3 années de plus sans maladie cardiovasculaire.

« Je trouve ça extraordinaire qu’on puisse gagner une dizaine d’années de vie, pas seulement l’espérance de vie mais l’espérance de vie en santé », a commenté le cardiologue Josep Iglesies-Grau, de l’Institut de cardiologie de Montréal.

On ne doit pas non plus sous-estimer l’impact d’un contrôle du diabète, a-t-il ajouté, puisque l’étude montre que cela compte parmi les deux facteurs ― l’autre étant le tabagisme ― « dont le poids est le plus important » pour prolonger l’espérance de vie.

Il faut vraiment faire la différence entre l’espérance de vie et l’espérance de vie en santé, a dit le docteur Iglesies-Grau.

« Qu’est-ce qu’on gagne à prolonger l’espérance de vie de deux ans si on ne prolonge pas aussi l’espérance de vie en santé ?, a-t-il demandé. Si je vis cinq ans de plus mais que je ne suis plus là parce que je perds mes fonctions cognitives, où est le bienfait ? »

Les données rappellent par ailleurs qu’il n’est jamais trop tard pour prendre sa santé en charge.

Par exemple, les patients qui souffraient d’hypertension entre les âges de 50 et 55 ans, mais qui ont pris le contrôle de la situation entre les âges de 55 et 60 ans, ont ajouté le plus grand nombre d’années de vie sans maladie cardiovasculaire.

Une modification similaire du tabagisme a ajouté le plus d’années de vie.

Il n’est pas rare, dit le docteur Iglesias-Grau, de voir un patient apporter des changements majeurs à sa vie dans la foulée d’un événement cardiaque, que ce soit au niveau des habitudes de vie, du travail ou même de la famille.

« À l’âge de 50 ans, on peut (encore) changer notre avenir en termes d’espérance de vie », a-t-il conclu.