Les dépenses en médicaments d’ordonnance des régimes privés d’assurance médicaments canadiens ont connu une accélération considérable, alimentée par la hausse du coût des médicaments onéreux. 

Les régimes privés ont fait face à une hausse de 12,9 % de leurs dépenses en médicaments d’ordonnance en 2023, selon le dernier rapport Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), intitulé Régimes privés d’assurance-médicaments au Canada : Rapport sur les dépenses, 2018-2023.

Alors que le rythme annuel moyen de hausse était de 4 à 5 % de 2018 à 2022, l’année 2023 affiche un quasi doublement de cette tendance, souligne le CEPMB. Cette augmentation à deux chiffres revient à la tendance qui prévalait avant la pandémie.

Les coûts des médicaments, qui représentent 88 %  ont connu une augmentation de 14,1 % entre 2022 et 2023. De leur côté, les coûts d’exécution d’ordonnance, qui représentent les 12 % restants des dépenses, ont augmenté de 4,5 %.

Ce bond de 14,1 % survient après trois années d’augmentation modérée, marquée par une croissance moyenne annuelle de 4 à 5 %, durant la période de la pandémie.

C’est l’utilisation accrue des médicaments onéreux qui explique une large partie de cette flambée des coûts. Leur rythme annuel moyen de croissance s’établit à 6,3 % de 2018 à 2023, avec un sommet de 9,2 % en 2023. Jamais, au cours des six dernières années, la hausse des médicaments onéreux n’avait été aussi importante.

Les médicaments coûtant plus de 10 000 $, utilisés par 1,5 % des demandeurs, représentaient un tiers des coûts de médicaments totaux. Parmi ceux-ci, les médicaments coûtant plus de 25 000 $ constituaient un sixième des coûts totaux. Ils étaient utilisés par 0,4 % des demandeurs.

En 2023, l’effet de substitution, consistant à utiliser des médicaments biosimilaires, a exercé une réduction de 2,0 % des coûts des médicaments couverts par les régimes privés, limitant la hausse globale des dépenses. « Cette tendance devrait se poursuivre à mesure de la hausse de la disponibilité des biosimilaires. », indique le CEPMB.

Les assureurs privés couvrent généralement 88 % du coût total des ordonnances, les 12 % restants étant à la charge des bénéficiaires, précise le rapport.