La hausse des cotisations obligatoires au Régime de pensions du Canada (RPC) ou au Régime de retraite de la province de l’Ontario (RRPO) pourrait avoir pour effet de réduire l’épargne volontaire, selon une étude de l’Institut Fraser.

« Les Canadiens déterminent leurs économies et leurs dépenses en fonction de leurs revenus et de leur mode de vie préféré », explique Charles Lammam, directeur des études fiscales à l’Institut Fraser et coauteur de l’étude, Compulsory Government Pensions vs. Private Savings : The Effect of Previous Expansion to the Canada Pension Plan.

« Si leurs revenus et leurs préférences ne changent pas, et qu’on leur exige des cotisations supplémentaires aux régimes de retraite gouvernementaux, les Canadiens modifieront la répartition de leur épargne-retraite : plus d’argent à l’épargne forcée et moins à l’épargne volontaire », dit-il.

L’étude a examiné les habitudes d’épargne des ménages canadiens entre 1986 et 2008. Elle met l’accent sur les principaux changements apportés au RPC entre 1996 et 2004, lorsque le taux de cotisation est passé de 5,6 % à 9,9 % du montant admissible.

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Selon l’étude, les hausses ont été suivies d’une baisse de l’épargne personnelle des ménages canadiens.

Plus précisément, à chaque augmentation d’un point de pourcentage du taux global de cotisation au RPC, le taux d’épargne privée de la famille canadienne moyenne a baissé de 0,895 point de pourcentage (compte tenu des changements de taux d’intérêt et de démographie).

« La recherche suggère que pour chaque augmentation d’un dollar des cotisations au RPC, le ménage canadien moyen réduit son épargne personnelle d’un dollar », explique M. Lammam.

La baisse de l’épargne personnelle pourrait réduire les cotisations aux régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER), lesquelles peuvent être utilisées dans le cadre du régime d’accession à la propriété ou du régime d’encouragement à l’éducation permanente. On note également que les actifs du REER peuvent être transférés à un bénéficiaire alors que le RPC ne propose que des prestations réduites aux survivants.

« Les appels à élargir le RPC se basent souvent sur l’affirmation douteuse que les Canadiens n’épargnent pas assez pour leur retraite, déclare M. Lammam. Pourtant, l’obligation de cotiser davantage aux régimes gouvernementaux risque de baisser l’épargne personnelle et aura donc une incidence minime sur le taux global d’épargne-retraite. »

Cet article est initialement paru sur le site de notre publication sœur Benefits Canada.

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