Environ un Allemand âgé de 65 à 74 ans sur dix est obligé de travailler pour combler ses besoins financiers, un chiffre qui a doublé depuis dix ans, rapporte-t-on dans le journal français La Croix.

Alors que l’Allemagne entre en campagne d’élections législatives, lesquelles devraient retourner la chancelière Angela Merkel au pouvoir selon plusieurs sondages, le quotidien dresse un portrait des retraités dans la plus grande économie européenne.

Les travailleurs ayant eu une carrière linéaire dans des emplois bien payés touchent une retraite qui peut aller jusqu’à 1 900 € (2 850 $ CA) par mois. Ceux qui ont eu des emplois précaires ou qui ont souffert d’accidents peuvent se retrouver avec des prestations inférieures à 600 €.

« Le système allemand a créé une retraite à deux vitesses », conclut Stefan Sell, sociologue à l’Université de Coblence et spécialiste du sujet.

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Les règles de calcul des retraites ont été modifiées dans les années 2000. Au bout de 45 ans de cotisations, les seniors perçoivent moins de 50 % de leur ancien salaire. Pour un revenu moyen de 3 000 €, la retraite plafonne ainsi à 1 360 € bruts, souligne La Croix.

Or, aujourd’hui encore, sept millions d’Allemands vivent de mini-jobs à 450 € par mois. Les femmes sont aussi plus touchées par cette précarité, en raison des années passées à élever les enfants ou du fait qu’elles sont plus nombreuses à occuper des postes à temps partiel.

Finalement, ajoute Stefan Sell, 15 % des personnes âgées en Allemagne seraient en situation de pauvreté. « Si aucune réforme de fond n’est menée, ils pourraient être 30 % dans les prochaines années. »

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