
Les Canadiens devraient avoir la possibilité de verser des cotisations supplémentaires au régime de pensions du Canada (RPC) pour éviter de connaître une forte diminution de leur niveau de vie à la retraite.
C’est du moins l’avis de Gerry McCaughey, président et chef de la direction de la Banque CIBC, qui a profité d’une allocution au Sommet national sur la réforme des pensions pour partager son opinion sur la réforme des pensions.
Selon des recherches récentes menées par le groupe économique de la Banque CIBC, près de six millions de Canadiens risquaient de connaître une diminution de leur niveau de vie de plus de 20 % si la tendance actuelle quant au taux d’épargne se maintenait.
« D’après nos recherches, 8,4 millions de personnes seront touchées par une baisse de plus de 5 % de leur niveau de vie au moment de la retraite, a précisé M. McCaughey. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que 5,8 millions de Canadiens risquent de connaître une forte diminution de leur niveau de vie, de l’ordre de plus de 20 %.
Voici le constat le plus alarmant : parmi ces 5,8 millions de personnes, la majorité sont jeunes.
« En réalité, nos économistes estiment que près de 60 % des adultes ayant un peu moins ou un peu plus de 30 ans peuvent s’attendre à une forte diminution de leur niveau de vie à la retraite », a ajouté M. McCaughey.
Il a d’ailleurs noté que beaucoup de ces jeunes Canadiens, en particulier ceux avec les plus bas revenus, ne peuvent pas s’offrir une propriété au prix moyen, ce qui signifie qu’ils seront aussi privés des avantages de l’épargne forcée que représente l’accession à la propriété.
Ils arrivent aussi à l’âge adulte dans un contexte de pénurie des régimes de retraite privés et ont de la difficulté à trouver une solution de rechange aux avantages que procurent ces régimes.
Le Sommet national sur la réforme des pensions a eu lieu cette semaine à Fredericton au Nouveau-Brunswick.
Ted Menzies, ministre d’État (Finances) a aussi parlé aux participants pour louer les régimes de pension agréés collectifs (RPAC) et faire appel aux provinces et aux territoires pour qu’ils adoptent des lois concrétisant les RPAC.
« Les gouvernements doivent constamment faire preuve de vigilance et être prêts à prendre des mesures qui produiront des résultats concrets et positifs au bout du compte », a conclu M. Menzies.
Facteurs essentiels de l’épargne-retraite
M. McCaughey estime qu’il faudrait intégrer cinq facteurs essentiels dans toute solution d’épargne retraite :
- Elle doit être simple à comprendre et on doit pouvoir y souscrire facilement.
- Elle doit faire fructifier l’argent des Canadiens sur le plus long terme possible, par exemple 40 ans ou plus, afin de maximiser les rendements et de faire fructifier l’épargne.
- L’épargne doit être volontaire, mais doit constituer un engagement. De cette façon, lorsqu’un Canadien adhère annuellement au régime, il ne pourra toucher à l’argent qu’au moment de la retraite, ce qui laissera le temps à l’épargne de fructifier. Ces cotisations volontaires supplémentaires proviendraient du revenu après impôt, à la manière du CELI, et les sommes retirées à la retraite ne seraient pas imposables et n’engendreraient pas une perte des prestations fondées sur le revenu.
- Elle doit offrir un revenu prévisible, soit un montant garanti à une date garantie, lorsque le participant au régime quittera la vie active.
- Elle doit tirer parti de l’étendue du régime – et des rendements progressifs rendus possibles grâce à une gestion des placements de grande qualité, qui fonctionne à coût réduit grâce à la taille et à la portée du régime.