
L’énoncé économique de l’automne supprime le plafond qui empêche actuellement les fonds de pension canadiens de détenir plus de 30 % des actions avec droit de vote d’une entité canadienne.
L’énoncé économique de l’automne supprime le plafond qui empêche actuellement les caisses de retraite canadiennes de détenir plus de 30 % des actions avec droit de vote d’une entité canadienne, a déclaré vendredi l’ex-ministre des Finances, Chrystia Freeland.
Selon elle, cette décision permettra aux caisses de retraite canadiennes de réaliser plus facilement des investissements importants dans des entités canadiennes. Le gouvernement fédéral prévoit de consulter les provinces sur le traitement des régimes de retraite sous réglementation provinciale lors de l’élaboration des modifications réglementaires.
Cela fait partie d’une liste de mesures dévoilées par l’ex-vice-première ministre lors d’une conférence de presse à Toronto, vendredi. Depuis cette annonce, Chrystia Freeland a remis sa démission au premier ministre Justin Trudeau, lundi.
L’annonce fait suite à une étude menée par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, sur la manière de catalyser les investissements nationaux des caisses de retraite canadiennes.
« Les caisses de retraite canadiennes ont plus de 3 000 milliards $ d’actifs et une expertise en investissement parmi les meilleures au monde », a-t-elle mentionné aux journalistes. « Nos caisses de retraite investissent de l’argent canadien. Elles sont gérées par des Canadiens qui vivent ici, qui aiment le Canada et qui aimeraient investir davantage ici, plus près de chez eux ».
Ottawa introduit également des mesures telles que le lancement d’un quatrième cycle de l’Initiative de catalyse du capital de risque avec un financement d’un milliard $ disponible en 2025-2026. Il comprendra des conditions plus attrayantes pour les fonds de pension et les autres investisseurs institutionnels.
Le gouvernement fédéral fournit également jusqu’à un milliard $ au total pour investir dans des entreprises de croissance à moyenne capitalisation et débloque jusqu’à 45 milliards $ en prêts et investissements en actions pour certains projets de centres de données d’intelligence artificielle.
L’annonce comprend aussi l’abaissement potentiel du seuil qui empêche les sociétés de services publics appartenant à des municipalités d’attirer plus de 10 % de capitaux privés, ce qui aiderait les fonds de pension canadiens à acquérir une plus grande part de propriété, selon Ottawa.
Le gouvernement consultera également les aéroports et les fonds de pension sur les moyens possibles d’encourager davantage les investissements sur les terrains aéroportuaires, en modifiant par exemple les baux fonciers des autorités aéroportuaires.
Ces mesures interviennent alors que le Canada est « engagé dans une lutte mondiale pour le capital », notamment en raison des politiques de la future administration de Donald Trump aux États-Unis, a souligné Mme Freeland.
L’ex-vice-première ministre a soutenu que l’administration Trump, qu’elle a décrite comme « nationaliste économique », tente de créer une incertitude économique en dehors des États-Unis « comme stratégie pour décourager les investissements ailleurs qu’aux États-Unis ».
« Nous devons être francs sur la réalité de la future administration américaine. C’est une administration qui croit aux États-Unis d’abord», a-t-elle souligné. Le Canada va se battre pour le Canada. Notre gouvernement se bat pour les emplois canadiens. »