Le généreux régime de retraite des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) pourrait faire l’objet d’une importante cure minceur, rapporte La Presse.

Le régime de retraite risque en effet d’être un enjeu majeur des prochaines négociations entre la SQ et le gouvernement du Québec. Ce dernier voudrait contraindre les 5400 policiers de la SQ à partager également le coût de leur régime avec leur employeur, alors qu’ils ne contribuent qu’au tiers de leur régime actuellement.

L’objectif de Québec est de contraindre les policiers au même effort que l’ensemble de la fonction publique, où le partage 50-50 est déjà la norme. Seuls les cols bleus de la Ville de Montréal contribuaient aussi peu à leur régime par le passé, mais la situation a été corrigée il y a quelques années.

Toujours selon La Presse, le gouvernement souhaiterait également reporter de deux ans le départ à la retraite des policiers. Actuellement, ceux-ci peuvent prendre leur retraite sans pénalité après 25 ans de service.

Avant de s’engager plus loin dans le processus de négociation, les deux parties attendent toutefois le dépôt d’un rapport de l’Institut de la statistique du Québec qui établit des comparaisons entre le salaire des policiers provinciaux et celui des autres corps de police. Les policiers de la SQ auraient un salaire inférieur à celui des policiers des municipalités, du fédéral et des autres provinces.

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En 2011, un document interne de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) indiquait que les agents de la SQ se situaient au 80e rang sur 81 corps policiers au pays relativement au salaire de base. Par contre, ils se trouvaient au neuvième rang lorsque l’ensemble de leur rémunération globale était considéré.

Nombreux avantages

Les agents de la SQ bénéficient de nombreuses conditions de travail particulières. Par exemple, ils ne paient pas d’assurance-emploi et les officiers ont accès à des véhicules de service banalisés pour leur usage personnel en dehors des vacances, un avantage qui n’est pas imposé.

À l’issu de la dernière négociation, en 2011, ils avaient obtenu des augmentations salariales de base supérieures à ce qui avait été accordé dans la fonction publique, une bonification des augmentations de salaire liées à l’ancienneté et une majoration des primes pour les quarts de soir, de fin de semaine, d’isolement et d’éloignement.

À trois reprises entre 2012 et 2014, la SQ avait également revu à la hausse les cotisations patronales au régime d’assurance collective.

Un policier de la SQ est considéré comme permanent dès son embauche et touche un salaire initial de 40 706 $. Celui-ci augmente tous les six mois durant les trois premières années et grimpe à 70 973 $ après 60 mois.

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