
La Sun Life du Canada a conclu une souscription combinée de rentes sans rachat des engagements d’une valeur d’environ 530 millions de dollars avec deux promoteurs de régimes canadiens.
Il s’agirait du plus important contrat de rentes collectives à ce jour au pays, observe la Financière Sun Life dans un communiqué. La transaction a été conclue en décembre 2015.
Mercer a agi à titre de société-conseil principale pour la transaction qui permettrait de réduire les coûts et les risques des régimes de retraite à prestations déterminées de deux entreprises canadiennes.
Le nom des entreprises n’a pas été divulgué mais celles-ci sont indépendantes l’une de l’autre, affirme-t-on. La tarification était conditionnelle à la souscription simultanée.
L’entente vise à transférer les risques de placement, de longévité et d’inflation des promoteurs à la Financière Sun Life.
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Souscription groupée
L’assureur a groupé la souscription des rentes des deux régimes, la tarification étant conditionnelle à la souscription simultanée des deux achats de rentes.
Cette stratégie a généré pour les clients des économies importantes qui n’auraient pas pu être réalisées avec des souscriptions séparées, affirme-t-on dans un communiqué. La Financière Sun Life a été en mesure de mettre en commun le risque d’inflation des deux régimes et d’appliquer une stratégie de gestion de l’actif plus efficace.
La souscription groupée de rentes convient aux régimes dont les formules d’indexation sont liées à l’inflation, et qui diffèrent suffisamment pour être complémentaires.
« Nous savons que les promoteurs de régimes veulent des moyens créatifs de réduire les risques et ceci n’est qu’un exemple des façons dont nous pouvons les aider à atteindre leurs objectifs et leur permettre de se concentrer sur leurs activités principales », a mentionné Mathieu Tessier, directeur, relations avec la clientèle, solutions prestations déterminées à la Financière Sun Life
« Cette transaction a permis à deux de nos clients d’exécuter leur stratégie de réduction des risques tout en réalisant des économies substantielles, soit des dizaines de millions de dollars, chose qui n’aurait pu se faire si les rentes avaient été achetées séparément », a ajouté Manuel Monteiro, responsable du Groupe de stratégie financière de Mercer
« La transaction a permis de transférer les risques liés aux placements, à la longévité et à l’inflation présents dans chaque régime à un assureur externe, et ce, à un coût intéressant. »
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Rente sans rachat des engagements
Une rente sans rachat des engagements est un investissement que fait un régime de retraite en vue de transférer les risques à une compagnie d’assurance, sans répercussions sur les prestations des participants.
Elle vise à accroître la sécurité des prestations, en permettant au régime de mieux faire concorder ses actifs et ses engagements.
En échange d’une prime unique, l’assureur verse chaque mois au régime de retraite un montant correspondant aux prestations de retraite du groupe couvert, et le régime continue de payer chaque participant directement.
On estime que les opérations liées au transfert des risques associés aux régimes de retraite ont atteint 7,5 milliards de dollars sur le marché canadien en 2015, ce qui équivaut au triple des chiffres enregistrés en 2014.
En entrevue avec Avantages, Mathieu Tessier a souligné le problème des régimes qui offrent des prestations de retraite qui augmentent en fonction de l’inflation.
« Les promoteurs ont une vision de réduire les risques liés aux régimes, dit-il. Mais il y a une perception dans le marché qui dit qu’il y a peu d’appétit chez les assureurs pour les rentes indexés à l’inflation et que la tarification est peu abordable. »
L’entente conclue permet une gestion d’actif plus efficace et se traduit en économies pour les promoteurs tout en se départant de certains risques, explique-t-il. La tarification était conditionnelle à la souscription simultanée.
Mathieu Tessier a ajouté qu’il aura fallu un certain temps pour tout mettre en place, « pour développer l’innovation et travailler sur le regroupement de deux promoteurs. Ce serait correct à dire que les prochaines transactions seraient plus faciles et rapides. »
Quant à possibilité d’autres regroupements de promoteurs, M. Tessier a expliqué que l’assureur était déjà en discussion avec des organisations au sujet de transactions comparables. « On pense voir plus d’activités de ce genre en 2016 et les années à venir. Il y a clairement de la demande de la part des promoteurs pour se départir du risque. »
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