
Les régimes de retraite à prestations déterminées, soit ceux qui garantissent une certaine rente pour la durée de la vie du retraité, continuent à peser sur la santé financière des organisations qui ont pris de tels engagements. Comme l’explique Benoît Hudon, chef du secteur Retraite de Towers Watson à Montréal, les répondants de régimes de retraite PD continueront à ressentir les effets du double coup dur encaissé en 2011, soit le déclin des taux d’intérêt à long terme et la décroissance des marchés boursiers. « Pour beaucoup d’organisations, de telles conditions se traduisent par de plus importants déficits de régimes aujourd’hui et entraîneront des charges de retraite plus élevées dans le futur », dit-il.
L’indice des régimes de retraite à PD de Towers Watson suit le rendement d’un régime de retraite PD fictif entièrement provisionné dans les états financiers du répondant du régime à la fin de 2000. La santé financière du régime est liée à deux mesures importantes : le rendement des placements, qui accroît le montant de l’actif de la caisse de retraite, et les taux d’intérêt à long terme sur les obligations de sociétés, qui déterminent la valeur de l’actif théoriquement nécessaire aujourd’hui pour s’acquitter des promesses de prestations futures faites aux participants actuels au régime.
Les effets combinés du faible rendement des placements et de la baisse des taux d’intérêt en 2011 ont occasionné une chute de 16,2 % de l’indice des régimes de retraite PD. Selon les données recueillies par Towers Watson, cette chute signifierait que le régime PD type, qui était provisionné à 86 % au début de 2011 (la médiane d’une base de données de sociétés surveillées par Towers Watson), ne le sera qu’à 72 % à la fin de l’exercice, à moins que le répondant ait versé des cotisations supplémentaires au cours de l’exercice pour consolider la santé financière du régime.
Comme le savent la plupart des Canadiens, 2011 a été une année difficile pour les investisseurs, en particulier pour les régimes de retraite. La répartition typique de 60 % d’actions et de 40 % d’obligations utilisée par l’indice des régimes n’aurait engendré que des rendements de 0,5 % en 2011, alors que les engagements des régimes de retraite auraient augmenté de près de 20 % en raison de la diminution des taux d’intérêt au cours de la même période.
Comme le fait remarquer Roland Pratte, chef du secteur Investissement de Towers Watson à Montréal : « Les répondants de régimes PD sont parfaitement au courant de la tendance à la baisse des taux d’intérêt et de la volatilité potentielle des marchés boursiers. Par conséquent, bon nombre d’entre eux ont déjà pris des mesures pour réduire les engagements de leur régime PD. En 2012, les répondants de régimes devraient continuer à s’employer à réduire les risques liés aux aspects financiers de leur régime, tant sur le plan des placements que de la conception du régime, et porter une attention particulière à leurs stratégies de provisionnement. »