
La solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) au pays s’est amélioré au cours du dernier trimestre, principalement grâce à la hausse des taux d’intérêt.
Selon le dernier sondage d’Aon Hewitt, le ratio de solvabilité, calculé à partir d’une base de données de 275 régimes canadiens, a augmenté d’environ 3 % à la fin de juin pour se chiffrer à 77 %. La grande majorité (95 %) des régimes de cet échantillon accusait un déficit de solvabilité à la fin du second trimestre.
Deux des trois principaux facteurs qui influent sur la solvabilité des régimes de retraite étaient favorables au cours du trimestre se terminant le 30 juin dernier, souligne Aon Hewitt.
Alors que la liquidation massive des obligations a fait chuter les cours des taux d’intérêt, un facteur défavorable à l’actif des caisses de retraite qui a entraîné la diminution de la valeur du passif des régimes de retraite.
« Étant donné que la taille du passif est plus importante que le portefeuille d’obligations d’un régime type, et que sa durée est plus longue, la baisse du passif a largement compensé le rendement médiocre des obligations, d’où l’amélioration du provisionnement du déficit de solvabilité », affirme la société.
La plupart des promoteurs des régimes ont d’ailleurs versé des cotisations en vue de combler le déficit, afin de satisfaire aux exigences de capitalisation minimales.
Quant aux marchés boursiers, le rendement a été mitigé au deuxième trimestre de l’année 2013.
« Normalement, le rendement médiocre des marchés est de mauvais augure pour les régimes de retraite, mais au cours du plus récent trimestre, la hausse des taux d’intérêt a contribué à améliorer la situation pour les promoteurs », a déclaré Claude Lockhead, associé exécutif, pour les pratiques Retraite et gestion des placements d’Aon Hewitt Canada.
Indice Mercer
L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite a augmenté, s’établissant à 94 % au 30 juin, contre 82 % au début de l’année, 87 % au 31 mars et 91 % au 31 mai.
Mercer constate que le premier semestre de 2013 a été favorable aux régimes de retraite au pays. Par contre, la société observe que, dans l’ensemble, les perspectives économiques restent incertaines en Europe et aux États-Unis.
« Bon nombre de promoteurs de régime estiment être trop exposés aux risques, mais n’étaient pas prêts à réduire sensiblement ces risques lorsque leurs régimes étaient peu capitalisés et que les taux d’intérêt étaient faibles, estime Michel St-Germain, membre du partenariat au sein du Groupe de stratégie financière chez Mercer. Comme les régimes se rapprochent de la pleine capitalisation et que les taux d’intérêt atteignent leur plus haut niveau en près de deux ans, les promoteurs de régime devraient se demander s’il n’y a pas lieu de commencer maintenant à diminuer les risques. »
Répercussions d’une stratégie de réduction du risque
Outre le rendement du régime type, Aon Hewitt a également suivi le rendement d’un régime ayant adopté quelques stratégies simples de réduction du risque depuis le 1er janvier 2011, notamment l’augmentation des placements dans les obligations et la sélection des obligations à long terme plutôt que celles à plus court terme afin de permettre un meilleur appariement avec le passif.
Le ratio de solvabilité de ce régime aurait été de 85 % à la fin de juin 2013, comparativement à celui du régime médian de 77 %.