La meilleure solution à l’enjeu du décaissement des fonds accumulés dans des régimes à cotisation déterminée (CD) sera-t-elle une combinaison de différents produits et pratiques?

C’est la question lancée à l’industrie lors d’une conférence organisée mardi par l’Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite (ACARR) à Montréal.

Jérôme Couture, conseiller principal, actuariat et investissement à Rio Tinto Alcan, a exposé les différents régimes et stratégies de l’entreprise dans quatre pays où elle est présente, à savoir l’Australie, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.

Pour des raisons historiques et de législation locale, chacun de ces pays offre un modèle différent. Or, depuis une dizaine d’années, on note une préférence marquée pour le régime CD.

Puisque cette stratégie s’aligne avec l’objectif d’atténuer les risques associés aux régimes à prestations déterminées (PD), « on visera aussi à réduire l’exposition aux risques du volet CD ; on ne veut pas répéter les erreurs du passé », note M. Couture.

Sur le plan du décaissement, plusieurs options sont sur la table, dont l’achat de rentes et la gestion des actifs à même le régime de retraite.

Jérôme Couture explique que, pour la société, une solution de décaissement idéale serait facile à administrer, à communiquer et à comprendre, flexible pour le participant, sans risque pour le promoteur, ainsi qu’à coût raisonnable.

« Il ne semble pas exister de solution unique, affirme-t-il. Il n’y a aucun endroit où une solution au risque de longévité du régime CD a fait ses preuves. Quant aux options par défaut, elles permettent de réduire les risques reliés aux prises de décision, mais ne les empêchent pas. »

Outre le risque de longévité, M. Couture observe le besoin de se protéger contre l’insuffisance de fonds et le risque d’inflation, ce dernier ne recevant peut-être pas l’attention nécessaire.

Réussir l’accumulation

Un deuxième conférencier, François Daignault, directeur, régimes de retraite au CN, constate que beaucoup des défis sur le plan du décaissement demeurent ceux de la phase d’accumulation, dont le choix de placements et la volatilité.

« On ne peut pas parler de décaissement sans parler d’accumulation », dit-il, ce qui amène la discussion au besoin d’éduquer les participants, d’améliorer leur implication au régime et de développer de bonnes options par défaut.

Quant au retraité, il faut penser qu’avec le temps et le vieillissement les capacités mentales s’amenuisent. « On n’est pas toujours en mesure de prendre les décisions de placements qui s’imposent », dit M. Daignault.

En facilitant le décaissement à même la plateforme de l’organisation, on peut offrir des frais de gestion raisonnables et une surveillance des choix de placements ainsi que maintenir le lien avec les employés.

Or, le retrait des fonds du régime, éventuellement pour effectuer un achat de rentes, constituerait une stratégie appropriée pour certains groupes d’effectifs.

La conférence a également abordé le régime de retraite à financement salarial (RRFS).

Alain Poirier, président du comité de retraite du RRFS-FTQ, a noté que ce dernier serait à considérer pour les promoteurs qui cherchent à mettre en place un régime à CD, « mais qui souhaitent que les participants aient la chance partager entre eux les risques financiers et de longévité, et ce même pendant la période de décaissement ».

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