
Les régimes de retraite doivent composer leurs besoins de payer des prestations à long terme avec la réalité des marchés et les résultats trimestriels des entreprises. Comment peut-on trouver l’équilibre ?
Lors de la Conférence de Montréal la semaine dernière, LeodeBever, conseiller principal chez Bennett Jones, a expliqué que le court terme « fait partie de la nature humaine », mais que les résultats du prochain trimestre perdent de l’importance dans une économie qui évolue de façon radicale.
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« On cible les mauvaises métriques et statistiques, dit-il. Connaître le prix d’une action aujourd’hui n’est pas pertinent pour un régime de retraite. »
Pour M. de Bever, il ne faut pas céder au court-termisme mais on doit plutôt promouvoir une nouvelle façon de faire.
« Avoir un problème, ça peut aller. Ne pas travailler sur les solutions pour obtenir de meilleurs résultats, ça ne va pas, dit-il. Si les évaluations à court terme ne constituent pas la bonne stratégie, il faut trouver des arguments en faveur d’une autre tactique. Nous ne ferons peut-être pas assez bouger les métriques, mais ce sera un pas dans la bonne direction. »
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Éviter l’ingérence politique
Parmi les investissements à long terme préférés des caisses de retraite, rappelons que les infrastructures ont pris de l’élan ces dernières années. Or, il s’agit principalement de placements à l’extérieur du pays.
Alors que cette réalité s’explique par une certaine absence de projets, Leo de Bever observe que l’investissement « chez nous » pose un problème particulier, soit celui d’éviter toute ingérence du monde politique.
« Les régimes ne veulent pas se faire accuser de jouer le jeu politique. Les sommes d’argent sont énormes mais il faut prioriser l’indépendance [des régimes] de la politique. »
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