L’achèvement de la transition des régimes de retraite prestation déterminée vers ceux à cotisations déterminées pourrait ébranler l’investissement passif aux États-Unis.

Depuis une vingtaine d’années, les régimes de retraite à cotisations déterminées (CD) américains ont privilégié les placements en actions, au point de détenir 60 % de leur actif en actions, contre moins de 40 % pour les régimes de retraite à prestations déterminées (PD), pointe Reuters.

Cette tendance s’explique par le faible coût et l’accessibilité des investissements passifs en actions, tels que les fonds indiciels. Un autre moteur de cet engouement est que, dans le mouvement de transition des régimes PD vers les régimes CD, les promoteurs considèrent généralement qu’ils courent moins de risques d’être poursuivis en cas de sous-performance, souligne l’agence de presse, en citant Ben Inker et John Pease, stratégistes chez GMO. Au cours des dernières années, les stratégies passives ont été orientées pour évoluer avec l’âge de l’employé par le biais de fonds à date cible.

Or, pour ces deux stratèges, la transition vers les régimes CD touchant à sa fin, cela pourrait également sonner la fin de l’engouement pour les stratégies passives.

En effet, les épargnants, confrontés à l’instabilité des marchés et à l’inadéquation croissante de leurs économies, pourraient être de plus en plus attirés par des solutions plus sécurisées, telles que les rentes viagères. Celles-ci, souvent indexées sur l’inflation, offrent un revenu prévisible à la retraite. Les participants à la recherche de stabilité et de sécurité financière pourraient pousser au développement de la demande pour ces produits, et par ricochet, réduire l’attrait pour les investissements passifs.

Alors que neuf participants américains sur dix sont désormais couvert par un régime CD, la pression n’a jamais été aussi importante pour encourager la réallocation des actifs, réduisant ainsi la part des actions au profit des produits obligataires et des crédits garantissant ces rentes.