
Les travailleurs canadiens à faible revenu risquent d’être nombreux à devoir repousser leur départ à la retraite jusqu’à l’âge de 69 ans, selon Mercer. Davantage de flexibilité dans les régimes d’employeurs pourrait toutefois leur permettre de quitter la vie active deux ans plus tôt.
Dans l’ensemble, les travailleurs à faible revenu sont moins susceptibles d’épargner pour la retraite, car ils doivent consacrer une plus grande part de leur revenu à leurs besoins quotidiens, ce qui peut avoir un effet négatif sur leurs perspectives financières futures.
Une étude de Mercer révèle que le fait de retarder l’épargne pour consacrer les sommes en question à des dépenses liées à des priorités immédiates pourrait conduire à repousser la retraite jusqu’à l’âge de 69 ans. C’est particulièrement vrai pour les jeunes travailleurs, qui peuvent avoir des priorités plus immédiates que la retraite, comme le remboursement de dettes ou l’épargne pour l’achat d’un logement.
Selon les données de Mercer, le taux de participation des employés les plus jeunes et ayant les revenus les plus modestes au régime d’accumulation de capital de leur employeur est souvent inférieur à 50 %. Bien que ce taux augmente avec l’âge et les revenus, le manque d’épargne en début de carrière à une incidence à long terme sur le revenu de retraite futur des participants.
Dans un régime traditionnel, s’il ne cotise pas à son régime de retraite en début de carrière parce qu’il doit payer son loyer ou remplir d’autres besoins immédiats, un participant ne bénéficiera généralement pas de la cotisation de contrepartie de son employeur.
Cependant, dans un régime plus flexible où l’employeur et l’employé cotisent tous deux à hauteur de 5 %, ce jeune participant pourrait retirer l’argent qu’il a cotisé pour des besoins immédiats tout en continuant de bénéficier de la cotisation de l’employeur, et ce, jusqu’à ce qu’il se trouve dans une meilleure situation financière et puisse recommencer à verser ses cotisations de 5 %.
Selon les analyses de Mercer, dans un scénario où un travailleur ayant un revenu annuel de 50 000 $ n’épargne pas avant l’âge de 45 ans, ses économies ne lui permettent pas de prendre sa retraite avant 69 ans. Dans un second scénario où ce travailleur bénéficie d’un régime flexible, la préparation est achevée deux ans plus tôt, à l’âge de 67 ans.
Les experts de Mercer estiment que les règles traditionnelles des régimes de retraite à cotisation déterminée qui prévoient l’immobilisation des sommes épargnées jusqu’à la retraite peuvent dissuader les participants à y cotiser.
C’est pourquoi les employeurs intègrent de plus en plus des instruments d’épargne, tels que les comptes d’épargne libre d’impôt et les régimes d’épargne non enregistrés, afin de permettre aux cotisations des employés d’être affectées à différents instruments en fonction des besoins individuels. La cotisation de l’employeur reste toutefois affectée à un véhicule réservé à la retraite. Ces modèles permettent aux employés d’utiliser leur épargne pour répondre à des besoins immédiats, tels que le remboursement de dettes, tout en continuant à amasser des sommes pour la retraite.
« En période de crise, il n’est pas surprenant que les gens donnent la priorité à leurs besoins immédiats plutôt qu’à leur futur besoin de retraite, souligne Jean-Nicolas Royer, conseiller principal chez Mercer Canada. Les organisations qui comprennent cela et qui mettent en place des possibilités d’épargne flexible augmenteront la valeur perçue par les employés de leurs régimes d’épargne ce qui pourrait améliorer la préparation de leur personnel pour la retraite ainsi que leur bien-être financier général. »