Même si beaucoup de Canadiens déclarent épargner, la majorité d’entre eux craint de ne pas avoir mis assez de côté pour financer leurs vieux jours, selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada publié hier.
Intitulé Enquête auprès des non-retraités et des retraités canadiens : Perspectives d’avenir et régimes de retraite, le document résume les conclusions d’une recherche menée en juin auprès de 1 656 personnes avec le concours d’Aon Hewitt et de l’Association nationale des retraités fédéraux.
Ces conclusions sont pour le moins inquiétantes, puisque près de 60 % des 55-64 ans et 40 % des 65 ans et plus déclarent ne pas avoir mis assez d’argent de côté pour vivre une retraite confortable. Globalement, ce sont les femmes et les personnes à faible revenu qui sont les moins susceptibles d’avoir épargné.
Départs à la retraite plus tardifs
D’après l’enquête, l’âge moyen de départ à la retraite prévu est de 63,2 ans. Cependant, plus du tiers des sondés avouent ne pas être certains du moment où ils pourront quitter la vie active. Parmi eux, les femmes (83 %) ont davantage d’incertitudes que les hommes (70 %) quant à leur date de départ. En outre, 19 % pensent qu’ils ne s’arrêteront jamais de travailler.
La crainte de ne pas avoir assez d’argent conduit de nombreux Canadiens à reporter la fin de leur vie active et plus d’un répondant sur cinq a déjà décidé d’arrêter de travailler plus tard qu’il ne le prévoyait il y a cinq ans, note le Conference Board.
Au total, 46 % des répondants comptent continuer d’exercer une activité à temps partiel ou sur une base contractuelle après leur départ à la retraite officiel. Ce pourcentage augmente avec l’âge (51 % chez les 45-64 ans et plus de 60 % chez les 65 ans et plus).
Faible niveau de littératie financière
Par ailleurs, le rapport qualifie le niveau de littératie financière des Canadiens de « préoccupant ». En effet, environ la moitié des répondants s’accordent une note moyenne et un sur cinq qualifie ses connaissances d’inférieures à la moyenne, voire de médiocres.
Le phénomène est surtout inquiétant chez les femmes, les jeunes et ceux dont le revenu du ménage est le plus faible, tous qualifiant leur niveau de particulièrement bas.
Cette situation est confirmée par les dirigeants de plusieurs compagnies canadiennes dans un rapport complémentaire intitulé Le point de vue des employeurs : l’épargne-retraite et la préparation à la retraite.
Des employés trop optimistes?
Plus de 40 % d’entre eux jugent en effet que leurs employés sont trop optimistes dans leur évaluation du moment où ils pourront prendre leur retraite, tandis que la moitié estiment que ceux-ci ignorent même combien il leur faut épargner pour leurs vieux jours.
Une bonne nouvelle toutefois : nombre de Canadiens commencent à penser plus jeunes à l’après-vie active, constate le rapport. Ainsi, plus du tiers (34 %) d’entre eux disent que la planification de leur retraite constitue une priorité pour eux, tandis que 24 % soulignent qu’ils ont déjà un plan pour se préparer à cette période.