Les petites entreprises du pays boudent les possibilités attrayantes sur le plan économique que présentent les États-Unis et les marchés étrangers, à l’approche des Fêtes, qui est une période économique faste pour elles. Les PME préfèrent plutôt s’en tenir au Canada qu’elles perçoivent comme un refuge sûr dans une économie internationale instable.

Selon les résultats d’un sondage trimestriel publié et réalisé pour le compte d’UPS Canada, 90 % des marchandises des Fêtes des PME proviendront de l’intérieur du Canada, et un pourcentage comparable (91%) est destiné à être vendu au pays aussi.

Ces données font suite aux récentes réévaluations monétaires internationales qui ont fixé la valeur du huard à 0.97$ dollars américains, ce qui devrait pourtant inciter les entreprises à se tourner vers le sud de la frontière et vers les marchés internationaux pour réaliser des économies.

« L’instabilité économique américaine et la volatilité des marchés européens rebutent de nombreuses entreprises qui préfèrent s’en tenir au marché canadien, demeuré relativement stable jusqu’à présent », a expliqué Mike Tierney, président d’UPS Canada.

L’étude révèle également une poussée isolationniste parmi les PME canadiennes. En effet, beaucoup d’entre elles écartent toute possibilité d’exporter vers les marchés émergents. Même si l’organisme Exportation et développement Canada prévoit que les pays à l’extérieur des États-Unis pourraient accaparer la moitié des exportations canadiennes d’ici 2025, il n’en reste pas moins que 66 % des propriétaires de PME interrogés n’ont aucune intention de cibler ces marchés.

Quant aux PME qui participent déjà à des activités d’exportation, elles se concentrent surtout sur le marché américain. On a d’ailleurs constaté au cours des six derniers mois une hausse de 30 % des exportations vers les États-Unis, contre 18 % vers les marchés émergents.

Toutefois, certains signes laissent croire que cette réticence pourrait se dissiper lorsque l’économie mondiale reprendra de la vigueur. En fait, un propriétaire de PME interrogé sur quatre (24 %) cite la situation économique actuelle comme principal facteur l’empêchant de se livrer à des activités d’exportation ou de s’y adonner davantage.

« Pour bon nombre de petites entreprises, les ventes réalisées pendant les Fêtes constituent une part importante de leurs revenus annuels. Si elles se montrent réticentes à l’idée de conquérir des marchés d’outremer à cette période de l’année -import ou export – c’est qu’elles se méfient de la volatilité économique et qu’elles trouvent ces démarches trop risquées, » a ajouté Mike Tierney. « J’aimerais toutefois les inciter à profiter des périodes plus calmes pour cibler les occasions d’économies et de croissance qui se présentent à l’échelle mondiale. »

Près du tiers des PME (29 %) perçoivent l’exportation comme étant soit un projet risqué dont le rendement du capital investi est incertain, soit comme un investissement qui n’en vaut pas la chandelle. Seulement une PME sur cinq (21 %) est d’avis qu’il s’agit d’une nécessité concurrentielle offrant un véritable potentiel de croissance.

Le sondage révèle aussi que de nombreuses PME préfèrent ne pas trop s’éloigner lorsqu’il est question d’échanges commerciaux. Ainsi, lorsqu’elles ont eu à choisir trois pays potentiels parmi un groupe de marchés émergents, le Mexique a été sélectionné par le plus grand nombre de répondants (66 %), suivi par la Corée du Sud et les Philippines (44 % et 42 % respectivement).