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L’ Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) a perdu un demi-milliard de dollars dans un investissement, pour ne pas avoir respecté ses propres politiques d’investissement responsable, affirme un rapport.

Alors qu’il détenait deux postes au conseil d’administration du groupe français Orpea, l’OIRPC n’a rien fait pour mettre un terme à une mauvaise gestion évidente, pointe un rapport du Centre for International Corporate Tax Accountability & Research (CICTAR).

Orpea, une société de centres d’hébergement en soins de longue durée, a frôlé la faillite en 2023 après des révélations sur la maltraitance infligée à des personnes âgées, et des accusations de détournement de fonds par des dirigeants de l’entreprise. 

La restructuration de l’entreprise s’est traduite par une perte d’un demi-milliard de dollars pour l’OIRPC. Depuis, Orpea a changé de nom pour améliorer son image, et s’appelle désormais Emeis.

L’OIRPC n’a pas respecté ses politiques d’investissement responsable dans la gouvernance de cet investissement, dénonce le rapport du CICTAR.

Déjà, en 2002, un précédent rapport du CICTAR montrait comment le groupe Orpea utilisait les revenus des maisons de retraite, issus de fonds publics, pour financer l’acquisition par endettement d’un vaste portefeuille immobilier européen, géré à travers un labyrinthe complexe de structures d’entreprise s’étendant du Luxembourg aux îles Vierges britanniques. Ce montage opaque était caché aux actionnaires de la société et au public.

Or, ce cas pourrait ne pas être isolé.  « Le rapport soulève des préoccupations plus larges concernant les investissements majeurs dans le secteur des soins de longue durée à but lucratif et d’autres services publics privés au Canada et dans le monde par l’OIRPC et d’autres grands régimes de retraite publics canadiens, dont beaucoup suivent le modèle de l’industrie du capital-investissement qui consiste à extraire des profits à court terme, tout en pressurant les consommateurs, en exploitant les travailleurs et en esquivant les impôts », précise le CICTAR, par communiqué.