Philippe Toupin s’est joint à l’équipe de la Standard Life plus tôt cette année, après une vingtaine d’années passées dans différentes firmes de consultation. Ce diplômé de l’Université Laval affirme avoir été attiré par le monde des affaires dès son plus jeune âge et cherchait à faire carrière dans ce milieu. La combinaison des affaires et des mathématiques l’aura finalement conduit vers le domaine de la retraite. « Avant ma dernière année d’études, j’ai eu l’occasion de faire un stage en Ontario, au Pension Advisory Board, qui avait été créé pour revoir les grands enjeux de la retraite, raconte M. Toupin. C’étaient les années où les réformes se mettaient en place et on se penchait alors sur la nécessité d’obliger les promoteurs de régimes à adopter des politiques d’indexation, afin de protéger les retraités contre le taux d’inflation élevé. Cette expérience m’a introduit au monde des consultants. » En terminant ses études, il part en direction de la Ville reine, où il passera trois ans avant de débarquer à Montréal. Avec le temps, il commence à gérer des clients, cumulant ainsi de l’expérience tout en croissant son degré de responsabilité.
M. Toupin est récemment devenu vice-président, Solutions collectives, Marketing et solutions client à la Standard Life, rôle dans lequel il s’occupe des produits, des solutions et de la tarification des régimes de retraite et en assurances collectives. « Ce qui m’a interpelé était l’occasion d’être au centre de la stratégie d’affaires de la compagnie. Le siège social de la compagnie, et donc le pôle décisionnel, se trouve à Montréal. »
Ces années passées dans le monde de la retraite permettent à Philippe Toupin de constater les grands changements qu’a subis le secteur de la retraite, notamment en ce qui concerne les connaissances relatives aux risques. « Les années 2000 ont vraiment mis en lumière nos actions dans le passé, affirme-t-il. On n’attachait peut-être pas assez d’importance aux scénarios pessimistes et la situation difficile des régimes a provoqué un désengagement des employeurs à leur égard, de là le mouvement vers les régimes à cotisation déterminée. »
Aujourd’hui, poursuit-il, les employés s’attendent à ce que l’industrie leur fournisse des outils permettant d’obtenir une meilleure prévisibilité des revenus offerts par un régime CD. La nécessité de développer de nouveaux outils, et de tirer profit des nouvelles technologies, revêt une importance particulière dans l’optique d’améliorer la retraite de l’ensemble de la population. À ce titre, il souligne la mise en place des régimes de pension agréés collectifs (RPAC) et le RVER québécois. « Le système de retraite canadien fait partie des meilleurs au monde. Mais l’une des raisons pour laquelle il ne fait pas meilleure figure est la piètre couverture de la population. C’est particulièrement important pour les employés de PME et les travailleurs autonomes, affirme M. Toupin. Le défi consistera à répondre aux besoins des citoyens par un produit automatisé, dont les frais seront bas comme s’il s’agissait d’un régime mature. Il faut aussi rejoindre les petites compagnies qui ne pensaient jamais avoir un régime à gérer. La préparation à la retraite doit être plus intéressante, plus démocratique et on a besoin de bonnes solutions de décaissement. » Il importe aussi de convaincre les jeunes de l’importance de l’épargne, dès le niveau scolaire, dit M. Toupin, afin de « les responsabiliser et qu’ils se rendent compte que le gouvernement n’est pas le seul responsable à payer pour la retraite. »
Comment M. Toupin évalue-t-il son passage du monde de la consultation à celui de l’assureur ? « Le milieu du conseil est un modèle d’affaires plus individuel – on établit une relation plus personnelle avec le client, avec le soutien de toutes les ressources de la compagnie, constate-t-il. L’assureur, quant à lui, obtient du succès s’il est capable d’exécuter sur le plan de l’équipe. Arrivé ici, j’étais un peu étonné de voir toute l’activité quotidienne, quant aux décisions pour attirer et fidéliser les clients, ainsi que sur le plan de l’innovation et du développement des produits. »
Philippe Toupin affirme d’ailleurs côtoyer beaucoup de clients et collègues qui l’inspirent à donner le meilleur de lui. « Ce qui m’a toujours beaucoup inspiré est de voir des gens réussir, à travers leur détermination et leur vision, à relever des défis qui, à la base, semblaient impossibles, conclut-il. L’exemple classique sera celui de Steve Jobs chez Apple, mais cela pourrait aussi faire redécouvrir des athlètes comme André Agassi qui, malgré tout son talent, a dû se battre avec acharnement pour se classer parmi les meilleurs. On ne manque pas non plus de modèles québécois, comme Paul Desmarais, qui m’ont aussi inspiré dans mon comportement professionnel. »