Ce ne sont pas tous les actuaires qui peuvent dire qu’ils ont participé à deux Jeux olympiques. Dany Lemay est l’un des rares à pouvoir s’afficher ainsi. Ses longues années consacrées au patinage de vitesse l’ont amené à agir à titre d’annonceur maison pour les épreuves de son sport lors des jeux de Vancouver en 2010. Il récidivera l’année prochaine et partira à Sochi pour les 22e Jeux olympiques d’hiver. « Depuis un tout jeune âge et encore aujourd’hui, mon parcours sportif dans le patinage de vitesse et mon profil académique et plus tard professionnel ont toujours évolué en parallèle, dit-il. Il m’apparaît clair que chaque domaine inspire l’autre – la passion et l’énergie des gens impliqués dans le patinage de vitesse m’inspirent beaucoup pour la poursuite de mon cheminement professionnel. Mon travail, quant à lui, me permet d’amener une bonne dose de professionnalisme dans mon implication bénévole. »

Depuis avril 2013, M. Lemay est chef de la pratique Investissement au bureau de Montréal de Towers Watson. Dans ce poste, il est responsable d’une équipe d’une vingtaine de personnes, tout en maintenant son rôle de conseiller principal auprès de plusieurs caisses de retraite. Il se souvient que le lien avec le patinage de vitesse s’est fait pour la première fois à l’âge de 14 ans lorsqu’il a quitté sa Mauricie natale pour s’entraîner avec l’équipe élite Norbec. « Un coéquipier étudiait en actuariat à l’Université Laval et j’ai ainsi pu voir que, même s’il s’avérait difficile de concilier une vie d’athlète exigeante et des études en actuariat toutes aussi exigeantes, on pouvait y arriver en se montrant discipliné et passionné », ajoute-t-il. Lors de ses propres études, M. Lemay a eu l’occasion de combiner l’entrainement au centre national de patinage de vitesse à Calgary avec un stage à l’unité de retraite de Towers Perrin dans cette ville albertaine. « Ce fut une période marquante de mon cheminement, car j’y ai effectué mes derniers tours de piste comme patineur de vitesse, mais j’y ai aussi obtenu la confirmation que je voulais devenir conseiller en régimes de retraite. » De retour à Montréal, il débute sa carrière aux bureaux de Towers Perrin, dans l’équipe d’investissement.

M. Lemay observe que le sport lui a appris à maîtriser ses émotions, à ne pas être trop optimiste quand les choses vont bien, ni trop down quand cela va mal. « Ma plus grande motivation, c’est vraiment d’avoir le sentiment du devoir accompli, d’avoir tout donné », affirme-t-il. D’ailleurs, même si le patinage de vitesse est un sport individuel, M. Lemay note que l’entraînement se fait dans un contexte de groupe où le travail d’équipe est essentiel. « Malgré que différentes personnes s’occupent des divers comptes, le fait de travailler en équipe et non pas en silo, et de pouvoir compter sur les forces de chacun, fait que je retrouve ce même plaisir au travail. J’ai également eu la chance de pouvoir me développer sur le plan professionnel entouré d’excellents mentors. »

Une partie de son nouveau rôle consiste à faire évoluer l’équipe, explique Dany Lemay. « Du point de vue des affaires, il n’est jamais trop tôt pour développer la relève et il faut pouvoir s’adapter aux changements. Ce n’est pas toujours facile, mais si on forme bien nos gens, on obtient davantage de chance qu’ils restent chez nous. On peut ainsi offrir un meilleur service à nos clients et contribuer à la pérennité de la compagnie. » Ce souci à l’égard de la prochaine génération se transmet également par son implication bénévole dans le monde du patinage de vitesse. M. Lemay a déjà été entraîneur et membre du conseil d’administration de la Fédération de patinage de vitesse du Québec. « Je crois beaucoup au bénévolat et il me semblait tout à fait naturel de le faire dans un environnement relié au sport », ajoute-il.

Il lui importe particulièrement de ne pas pénaliser ses clients ou collègues lorsque, par exemple, il doit quitter Montréal pour une compétition internationale. Son rôle de commentateur lui procure néanmoins des bénéfices. « Le patinage de vitesse n’est pas très connu et c’est valorisant de le faire découvrir aux gens, dit-il. Dans mon rôle de conseiller, j’aime aussi le fait d’avoir à vulgariser les différents concepts. C’est une chose d’arriver avec une bonne solution, mais si le client ne le comprend pas, il ne l’adoptera pas. Là aussi, j’ai la chance de pouvoir transmettre une certaine passion – c’est vrai que le sujet ne s’avère pas toujours des plus passionnants à première vue, mais rien ne me fait davantage plaisir que de recevoir des commentaires me confirmant que les gens ont bien compris ce que j’ai expliqué. »