Les prévisions de Jeff Rubin sont aussi volatiles que les cours boursiers ! Il y a un mois, il voyait le S&P/TSX à 11 000 points à la fin de 2009. Mais dans son plus récent rapport, l’économiste et stratège en chef de Marchés mondiaux CIBC croit maintenant que l’indice phare de la Bourse de Toronto n’atteindra que 9 000 points. Et ce, « même en tablant sur une reprise économique au second semestre ».
Actuellement, le S&P/TSX vaut quelque 8 000 points. D’ici la fin de l’année, il pourrait même reculer à 7 000 points sous la pression de la dégradation rapide des perspectives économiques en Amérique du Nord et dans une bonne partie des pays membres de l’OCDE. Toutefois, la reprise probable vers la fin de 2009 et les effets du plan de relance des États-Unis stimuleront la demande pour les actions.
2010 toujours optimiste
Pour ce qui est de 2010, Jeff Rubin s’attend à une amélioration de 12 % des bénéfices des bénéfices du TSX. Il souligne que les évaluations continueront de « sembler bon marché » aux investisseurs à la recherche de ratios cours/bénéfice attrayants. « Les reprises économiques s’accompagnent généralement de fortes remontées des bénéfices, en partie en raison de la faiblesse de la base de référence des secteurs ayant subi des replis marqués », note Jeff Rubin.
L’expert prévoit, toujours en 2010, une hausse des bénéfices tant pour les entreprises du secteur financier que celles du secteur des ressources, les premières ayant déjà vécu le pire en matière de provisions pour le crédit et les autres, au chapitre des prix de récession.
Compte tenu de ces facteurs plus ou moins encourageants, Jeff Rubin augmente de deux points de pourcentage sa position dans les produits liquides de trésorerie. « Vu le caractère excessif du mouvement baissier du marché, les évaluations actuelles n’encouragent pas les achats [d’actions] », précise-t-il.
Moins d’obligations
Celles qu’il garde dans son portefeuille type sont de plus en plus pondérées en valeurs défensives, notamment les produits de première nécessité et les services publics. « Notre perspective plus pessimiste quant aux chances d’une croissance économique à court terme nous pousse à retirer un point de pourcentage aux métaux de base au profit du secteur, plus prudent, des produits de première nécessité », souligne Jeff Rubin.
Il sous-pondère également le contenu en obligations. En effet, il pense qu’elles constituent un « refuge très problématique » étant donné que la détente monétaire et les déficits gouvernementaux massifs à l’horizon suggèrent qu’une reflation prendra beaucoup de place dans toute reprise économique.
Comme il l’avait fait le mois dernier, il surpondère le secteur de l’or, car le prix du métal jaune devrait dépasser « largement » les 1 000 $US l’once. Cependant, dès que les actions se mettront à remonter, il privilégiera une sous-pondération dans le secteur de l’or, du moins jusqu’à ce que la croissance fasse apparaître le spectre de l’inflation plus tard en 2010.