
L’Union des municipalités du Québec (UMQ) estime que le contenu du projet de loi pour la restructuration des régimes de retraite, qui doit être déposé jeudi à l’Assemblée nationale, fera de ce dossier un enjeu électoral puisque le déclenchement d’un scrutin semble de plus en plus inévitable.
Puisque tous les partis auront l’occasion de prendre connaissance du contenu du document, les chefs des différentes formations politiques devront prendre des engagements fermes dans ce dossier, a prévenu mercredi le président de l’UMQ, Éric Forest, entouré notamment des maires de Montréal et de Québec, Denis Coderre et Régis Labeaume.
« Les partis politiques ont pris des positions et là ils vont devoir se positionner par rapport à quelque chose de concret, a commenté le maire de Québec. Ils vont devoir aller plus loin dans leur réflexion et cela va devenir un thème électoral. »
En conférence de presse, à Québec, ces derniers ont salué le travail de la ministre du Travail et de l’Emploi, Agnès Maltais, qui avait accepté, le mois dernier, de devancer le dépôt de son projet de loi.
« C’est un pas dans la bonne direction mais nous n’avons pas pris la marche encore, a observé M. Coderre Il va falloir définir l’avenir du régime de retraite pour le milieu municipal et nos citoyens. »
Au cours des dernières semaines, un groupe de travail a examiné plusieurs aspects qui pourraient se retrouver dans le texte législatif, dont la possibilité de partager entre employeur et employés les déficits passés.
Le document devrait jeter les balises des négociations entre les différentes municipalités de la province et leurs employés afin d’assurer entre autres la pérennité des régimes de retraite.
« (Les régimes) c’est 12 pour cent du budget, a rappelé le maire de la métropole. En 2002, ça coûtait 130 millions $ et cette année ça va coûter 567 millions $. »
MM. Forest, Coderre et Labeaume espèrent qu’une commission parlementaire sur ce projet de loi débutera dès la fin de la prochaine campagne électorale, qui semble imminente.
Cette stratégie des membres de l’UMQ a semblé déplaire au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
« S’il y a un dossier qu’il ne faut pas politiser, c’est bien celui des régimes de retraite, a prévenu son directeur adjoint, Marc Ranger. D’en faire un enjeu électoral, il y risque d’y avoir des dérapages. »
Le syndicat estime que certaines municipalités vont cesser de négocier avec leurs syndiqués en ce qui a trait aux régimes de retraite.
« Actuellement, on négocie avec des membres de l’UMQ et ça marche, a souligné M. Ranger. Là, ce qui risque d’arriver, c’est que nos tables de négociation vont figer parce que tout le monde va attendre la fin de la campagne électorale pour voir où tout ça va aller.
« Avec les cols bleus de Montréal nous avons eu une entente il y a plus d’un an et les cols bleus de Québec négocient là sur cette question », a-t-il ajouté.
Son collègue Denis Bolduc, secrétaire général du SCFP, estime quant à lui que la stratégie de l’UMQ en ce qui a trait aux régimes de retraite est irrespectueuse à l’endroit du gouvernement Marois.
« Il y a un projet de loi qui sera déposé, une commission parlementaire et l’adoption d’une loi, a-t-il rappelé. On ne peut pas transposer la campagne électorale du maire Labeaume au niveau provincial. »
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