Robert Dumas est président, Financière Sun Life Québec

Récemment nommé président de la Financière Sun Life au Québec, Robert Dumas est pleinement conscient des défis qui l’attendent dans un marché en pleine transformation. Un marché que l’actuaire connaît bien, car avant de se joindre à la Sun Life en 2012, il a passé 28 ans chez Mercer, où il s’est notamment spécialisé en négociation de régimes de retraite, en restructuration et en gestion d’équipe. « Le vieillissement de la population, c’était quelque chose de prévisible, mais la hausse importante de l’espérance de vie, ce l’était beaucoup moins. L’impact est grand sur les coûts des régimes », mentionne-t-il.

Selon lui, l’évolution démographique, jumelée aux bas taux d’intérêt et au contexte économique actuel, fait en sorte qu’on ne peut plus envisager les régimes de retraite de la même façon qu’auparavant. « Les gouvernements font face à de grandes contraintes. Il y a des choses qu’ils ne peuvent plus se permettre. Dans le domaine manufacturier la mondialisation ne permet plus aux employeurs d’offrir des régimes aussi généreux qu’avant. »

Au bout du compte, ce sont les employés qui se retrouvent à devoir assumer plus de responsabilités dans la planification de leurs vieux jours. « On ne peut pas toujours compter à 100 % sur l’employeur et le gouvernement, il doit y avoir une part de responsabilisation chez les individus », croit M. Dumas. Comme bon nombre de ses homologues de l’industrie, il pense que la solution réside dans l’éducation, et plus particulièrement dans l’introduction d’un cours sur les finances personnelles au niveau secondaire. « Dans les pays scandinaves, les jeunes ont de bien meilleures connaissances financières quand ils sortent de l’école », affirme-t-il.

Dans l’ensemble, Robert Dumas considère que les employés couverts ont une bonne protection au Canada. Il s’inquiète plutôt du fait que 40 % des Canadiens ne bénéficient pas d’une telle protection de leur employeur. « Moins il y aura de gens couverts par leur employeur, plus les programmes sociaux vont coûter cher. Or, on sait que les employés bien couverts sont plus productifs », dit-il. En ce sens, il est très satisfait de l’aboutissement du dossier du RVER. « Le gouvernement a été courageux de le rendre obligatoire pour les employeurs. Le Québec est la seule province à l’avoir fait. Ça ne règlera pas tous les problèmes, mais c’est un pas dans la bonne direction. »

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