De nombreux employeurs prétendent, à tort, que les travailleurs d’âge mûr coûtent cher, qu’ils sont difficiles à former, qu’ils quittent rapidement pour la retraite ou qu’ils peuvent devenir moins efficaces avec l’âge. Bien que les travailleurs de plus de 50 ans ne soient pas aussi familiers que leurs jeunes collègues avec les dernières applications informatiques, les candidatures des chercheurs d’emploi plus âgés méritent qu’on s’y attarde.
Pour Leandra Harris, vice-présidente exécutive des ressources humaines chez Randstad Canada, les entreprises doivent délaisser les stéréotypes et prendre en considération les nombreux avantages associés à l’embauche de travailleurs d’âge mûr. « Les préjugés négatifs liés aux travailleurs âgés demeurent profondément ancrés. Ces clichés s’appuient sur des hypothèses non fondées voulant que les travailleurs âgés soient plus coûteux, plus difficiles à former, moins adaptables, moins motivés, moins souples, plus réticents au changement et moins énergiques que les employés plus jeunes, dit-elle. Il est temps de voir plus loin, au-delà de ces stéréotypes négatifs associés à l’âge ».
Selon Ressources humaines et Développement des compétences Canada, 10,9 % des 65 ans et plus travaillaient en 2010. Il est à prévoir que ces « cols argentés » devront continuer à travailler, soit pour leur propre satisfaction, soit pour des raisons économiques parce qu’ils n’ont pu épargner suffisamment pour leur retraite et doivent continuer à travailler.
Mme Harris croit qu’il est important que les entreprises reconnaissent l’importance de puiser à même cette tranche démographique pour assurer l’approvisionnement en main-d’œuvre, tout particulièrement dans le contexte d’imminentes pénuries de main d’œuvre. « Les travailleurs âgés représentent une ressource que l’on ne peut se permettre de gaspiller. Les prévisions de resserrement du marché du travail exigent un meilleur emploi de nos travailleurs d’âge mûr expérimentés. Beaucoup de ces travailleurs possèdent les compétences recherchées par les entreprises. Ils ont acquis de l’expérience, ont une solide éthique du travail, ils s’adonnent généralement bien avec les clients et comprennent leurs besoins. Ils sont loyaux et moins enclins à papillonner d’un emploi à l’autre ».
« Les employeurs doivent garder en tête que, puisque beaucoup de personnes âgées n’ont pas besoin de travailler, elles seront pointilleuses sur le choix du lieu où elles travailleront », affirme Mme Harris. Les résultats d’une récente étude d’ICMA International réalisée pour Randstad Canada, indiquent que les générations les plus âgées disent être attirées par des entreprises financièrement stables et que l’importance accordée au confort et aux valeurs organisationnelles augmente avec l’âge.
Selon Mme Harris, il serait de bon conseil que les entreprises envisagent sérieusement leurs besoins futurs en matière d’emploi en se positionnant adéquatement pour pouvoir trouver, embaucher et retenir les travailleurs de qualité, y compris des travailleurs d’âge mûr, qui les aideront à soutenir la concurrence dans le monde du travail de demain.