Plutôt que de passer les plus belles journées de l’été sur les plages ensoleillées, bon nombre de Québécois s’en tiendront à leur chaise de bureau pendant la belle saison.

C’est que les travailleurs de la province prennent de moins en moins de vacances l’été, révèle la huitième édition du sondage CROP sur les vacances estivales des travailleurs québécois commandé par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

En effet, les Québécois prévoient prendre en moyenne 2 semaines de vacances cet été, comparativement à 2,2 semaines en 2014 et à 2,3 semaines en 2013. Aussi, plus d’un Québécois sur dix prévoit ne prendre aucune vacance estivale.

Pas facile de décrocher

Prendre une pause dans l’année est pourtant essentiel pour assurer la santé des travailleurs, affirme l’Ordre des CRHA. D’ailleurs, selon le sondage, un employé sur trois a vu son niveau de stress diminué après ses vacances, une proportion qui pourrait toutefois être plus élevée si plusieurs vacanciers n’avaient pas la mauvaise habitude de rester en contact avec le bureau durant leurs escapades estivales, un comportement adopté par deux travailleurs sur cinq.

Les résultats du sondage démontrent que ceux-ci sont davantage stressés à leur retour au travail que les autres. L’intérêt personnel en est majoritairement la cause (61 %), tandis que l’impossibilité de déléguer (27 %), la culture d’entreprise (14 %) et la pression du supérieur immédiat (9 %) sont d’autres raisons évoquées.

Résultat : 18 % des travailleurs affirment revenir au travail plus stressés qu’ils ne l’étaient avant de partir. « Bien planifier son départ est une excellente manière d’éviter un retour stressant. Aussi, couper les ponts lors de son absence permet de faire le vide et ainsi, favorise un retour énergisé et productif », soutient Alexandre Dumouchel, CRHA à l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

Les jeunes prennent peu de vacances

On dit souvent des membres de la génération Y qu’ils privilégient l’équilibre et souhaitent avant tout pouvoir profiter de la vie. Pourtant, les 18-34 ans sont le groupe de travailleurs qui prendront le moins de vacances cet été avec seulement 1,8 semaine. Ils sont également plus stressés lors de leur retour au travail et ont davantage tendance à rester en contact avec le bureau.

Les jeunes employés sont plus nombreux à souligner l’impossibilité de déléguer comme l’une des causes de ce comportement. « Étant moins susceptibles de gérer une équipe, il peut paraître difficile pour les jeunes travailleurs de déléguer. Cependant, nos collègues, et même notre patron, peuvent nous prêter main-forte lors de nos absences », rappelle M. Dumouchel.

Casse-tête pour les employeurs

La période estivale peut s’avérer difficile à gérer pour certaines organisations. L’Ordre des CRHA propose quelques conseils qui permettent aux employeurs d’assurer le maintien du rendement malgré les absences :

  • Mettre sur pied un calendrier de vacances, afin de permettre à tous d’en prendre, tout en évitant qu’une équipe complète soit absente au même moment;
  • Offrir des emplois d’été ou des stages aux étudiants avides d’en apprendre davantage pour pallier les absences et, du même coup, bénéficier d’une main-d’œuvre enthousiaste;
  • Prévoir un transfert des connaissances liées aux postes cruciaux de l’organisation.

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