
Les Québécois n’ont que très peu d’éloges à faire en ce qui concerne le réseau de la santé de la province. Seulement 23 % d’entre eux considèrent que le système fonctionne bien, selon les données issues de l’enquête internationale sur les politiques de santé du Commonwealth Fund.
Menée auprès de plus de 25 000 personnes de 55 ans et plus dans 11 pays, l’enquête révèle que seuls les Américains sont plus insatisfaits de leur système de santé que les Québécois (22 %). Dans l’ensemble du Canada, le taux de satisfaction est de 35 %, mais il atteint 41 % en Ontario. C’est en Suisse (62 %), au Royaume-Uni (56 %) et en Norvège (55 %) que les patients se montrent les plus satisfaits.
Faiblesse des soins de première ligne
Ce sont les personnes aux prises avec plus d’une maladie chronique qui manifestent le plus d’insatisfaction. Des problèmes d’accessibilité expliqueraient en grande partie cette perception défavorable. Ainsi, seulement 39 % des répondants affirment qu’ils peuvent voir un médecin ou une infirmière en clinique le jour même ou le lendemain en cas de besoin. Par ailleurs, 61 % des répondants mentionnent avoir de la difficulté à obtenir des soins médicaux le soir, la fin de semaine ou un jour férié (49 % en Ontario et 28 % au Royaume-Uni).
Le problème d’accès à la première ligne de soins se confirme par les résultats sur l’utilisation des urgences. Près de 40 % des Québécois de 55 ans et plus ont visité les urgences au cours des deux dernières années et près d’un répondant sur cinq (19 %) s’y est même rendu plus d’une fois. Tout en s’inscrivant dans la moyenne canadienne, ces résultats sont parmi les plus élevés des pays participants. De plus, 38 % des répondants qui se sont rendus à l’urgence déclarent l’avoir fait pour une affection qui aurait pu être traitée par un médecin de famille s’il avait été disponible.
« L’engorgement des urgences est en partie causé par le problème d’accessibilité des soins de première ligne », a affirmé le commissaire à la santé et au bien-être du Québec, Robert Salois.
Des points positifs
Le rapport contient tout de même quelques données encourageantes. Par exemple, plus de 90 % des Québécois de 55 ans et plus déclarent avoir un médecin de famille et entretiennent en très grande majorité une bonne relation avec celui-ci. L’accessibilité financière des soins de santé demeure elle aussi plutôt bonne. Seulement 7 % des répondants indiquent ne pas avoir pris un médicament d’ordonnance en raison de son coût au cours de la dernière année. La proportion grimpe toutefois à 13 % chez les personnes ayant un revenu de moins de 36 000 $.
Médicaments et assurances
Au Québec, 46 % des répondants déclarent prendre trois médicaments prescrits et plus. Seulement 22 % n’en prennent aucun. C’est sensiblement la même proportion qu’en Ontario et qu’au Royaume-Uni.
En ce qui concerne les couvertures d’assurance, 49 % des Québécois bénéficient d’un régime d’assurance maladie privé, soit une proportion légèrement inférieure à celle de l’ensemble du Canada (54 %). Environ 6 % des répondants ont indiqué avoir eu de la difficulté à payer les factures de soins médicaux au cours de la dernière année et 26 % d’entre eux affirment avoir dépensé 1 000 $ et plus pour des traitements médicaux non assurés.