Les dépenses en médicaments de spécialité devront doubler d’ici 2020 pour atteindre près de 5,6 milliards de dollars au pays.

C’est le constat d’une analyse effectuée par Express Scripts Canada de demandes de règlement pour médicaments par des millions de Canadiens.

Les médicaments de spécialité, ceux indiqués pour le traitement de maladies chroniques ou complexes, représentent une « sérieuse menace » pour les employeurs offrant un régime d’assurance médicaments, affirme-t-on dans un communiqué.

D’ici 2020, ils représenteront 42 % des dépenses totales en médicaments d’ordonnance par rapport à 30 % en 2015.

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Les nouveaux traitements approuvés coûtent des centaines de milliers de dollars par patient. Par ailleurs, près de 7 000 médicaments sont en voie de développement et sont pour la plupart des médicaments de spécialité.

Michael Biskey, président d’Express Scripts Canada, observe que les régimes d’assurance médicaments privés apportent une « valeur inestimable » pour un employeur et facilitent grandement l’accès aux traitements.

« Cependant, si les promoteurs de régimes ne prennent pas de mesures immédiates, ces régimes deviendront rapidement inabordables, dit-il. Le fardeau et le risque financier associés aux médicaments devront être transférés en partie aux employés. Si cela se produisait, il pourrait y avoir de graves conséquences sur la santé et sur le bien-être des Canadiens. »

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Express Scripts Canada constate que de plus en plus, les médicaments administrés auparavant en milieu hospitalier sont remplacés par de nouveaux médicaments que les patients peuvent administrer eux-mêmes.

Cette situation a pour effet de transférer le fardeau financier des régimes publics vers les régimes privés.

Obtenir le bon médicament

Pour chaque 3 $ consacrés à l’assurance médicaments, près de 1 $ est gaspillé en raison des mauvaises décisions prises par des patients mal informés, puisque les dépenses n’ont pas aidé à améliorer les résultats sur le plan de leur santé.

Selon Express Scripts Canada, lorsque les Canadiens n’obtiennent pas le bon médicament, au moment opportun, ils choisissent des médicaments coûteux même s’il existe des options de traitement moins chères qui procurent des avantages similaires.

Trop de patients ont de la difficulté à suivre les directives de leur médecin, ce qui entraîne un déclin de leur santé et alourdit le fardeau financier des promoteurs de régimes.

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