
Le stress excessif au travail n’a pas que des effets négatifs sur la santé psychologique des employés. Il peut également augmenter de 22 % leur risque d’être victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC), selon une étude publiée dans la revue Neurology et rapportée par l’Agence France-Presse.
L’étude, menée par des chercheurs chinois, a constaté que les travailleurs occupant un poste qui comporte un stress important, comme les serveurs ou les infirmières, étaient plus susceptibles de souffrir d’un AVC que ceux occupant des emplois passifs (comme les concierges ou les travailleurs manuels), de faible contrainte (les architectes), ou actifs (les médecins, les enseignants et les chercheurs). Dans ces trois dernières catégories d’emplois identifiées par l’équipe de chercheurs, aucune augmentation du risque d’AVC n’a été constatée.
« Il est possible que les emplois de stress élevé conduisent à des comportements plus malsains, comme les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme et le manque d’exercice », souligne le Dr Dingli Xu, auteur de l’étude.
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Chez les femmes, les risques augmentent encore plus, à 33 %. Pour les deux sexes, le risque d’AVC ischémique, qui est la conséquence du manque d’oxygène dans le cerveau, était de 58 % plus élevé pour ceux qui avaient un emploi stressant que pour les autres. Concernant l’AVC hémorragique, qui résulte de l’éclatement d’un vaisseau sanguin, il a été moins lié à la tension au travail.
Plusieurs pistes sont évoquées dans l’étude pour renverser la tendance, comme les horaires flexibles, le télétravail et la redéfinition des tâches. Les chercheurs mentionnent également l’intérêt de la thérapie cognitive comportementale et de la relaxation. « Il est d’une importance vitale pour les personnes ayant des professions très stressantes d’aborder les questions de style de vie, soulignent les auteurs. Les interventions réussies pourraient avoir un impact majeur sur la santé publique ».
Pour en arriver à ces conclusions, l’équipe du Dr Dingli Xu a examiné les données de six études impliquant 138 782 patients suivis sur une période de 3 à 17 ans.
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