La reprise économique au Canada s’est poursuivie au troisième trimestre même si la croissance a ralenti un deuxième trimestre de suite après la décélération enregistrée au printemps sur fond de faiblesse de l’économie américaine, selon le plus récent rapport Perspectives économiques des Services économiques RBC.

Néanmoins, comme l’état des marchés financiers s’améliore et que la politique monétaire reste fortement axée sur la détente, la croissance trimestrielle devrait reprendre de la vitesse après le relâchement récent. Ainsi, le PIB devrait croître de 3,2 % en 2011, légèrement plus que l’expansion de 3,1 % projetée pour 2010. RBC note que les projections de croissance pour cette année et pour l’année prochaine constituent le rythme le plus rapide des quatre dernières années et situent la croissance du PIB à 3,1 % en 2012.

« Le ralentissement du milieu de l’année provenait d’un repli de l’investissement résidentiel après cinq trimestres consécutifs de hausse, et d’un repli modéré des exportations. Cependant, les conditions financières continuent de soutenir la croissance intérieure, qui sera le principal moteur de l’expansion à l’avenir », dit Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC. « Même si la reprise actuelle est plus faible que les précédentes, la croissance économique en 2010 et en 2011 représente une grande amélioration par rapport à la contraction de 2,5 % enregistrée en 2009. »

La consommation a été jusqu’ici un pilier de la reprise, mais il est probable que le rythme des dépenses des ménages ralentisse par rapport au bel élan qu’elles avaient en 2010 et que le vide soit comblé par les investissements des entreprises en biens d’équipement. En fait, RBC s’attend à ce que les entreprises canadiennes jouent un rôle central dans la croissance à mesure que la reprise avancera et que les pressions continueront de s’exercer sur elles pour qu’elles stimulent la productivité.

La reprise devrait se poursuivre, mais à un rythme toujours modéré, ce qui laisse entrevoir une baisse limitée du taux de chômage, qui devrait clôturer 2010 à moins de huit pour cent et ne descendre qu’à 7,4 % d’ici au quatrième trimestre de 2011. Au-delà de cet horizon, RBC voit le chômage continuer de se résorber lentement pour baisser à 7,0 % à la fin 2012.

RBC note que l’inflation a été volatile ces derniers mois sous l’effet de l’harmonisation des taxes de vente en Ontario et en Colombie-Britannique et des variations des prix énergétiques. Le taux de base, qui ne tient pas compte de tels facteurs, se situait à 1,8 % en octobre, et le taux d’ensemble s’était hissé à 2,4 %. L’excédent de capacité issu de la récession se résorbe lentement et RBC croit qu’il aura disparu à la mi-2012.

Selon le rapport, le recul des prix à l’importation va de pair avec le renchérissement durable enregistré par le dollar canadien depuis son creux du début de 2009, puisque ces prix ont chuté de 8 % pendant que la monnaie canadienne gagnait 19,4 % sur le dollar américain. C’est pourquoi les importations ont crû beaucoup plus vite que les exportations et que le commerce extérieur a freiné le PIB pendant la majeure partie de 2010. RBC prévoit que le dollar canadien demeurera bien soutenu par rapport au dollar américain, avec lequel il restera à peu près à parité durant toute la période de prévision.

RBC voit le PIB des États-Unis croître de 2,7 % en 2010 et de 3,3 % en 2011. Le passage à vide qu’a connu l’économie américaine en milieu d’année paraît tirer à sa fin, les statistiques économiques réservant beaucoup plus de bonnes surprises que de mauvaises. La croissance à court terme devrait aussi être soutenue par les nouvelles rondes récentes de détente monétaire et de relance budgétaire, grâce auxquelles la croissance en 2012 devrait atteindre 3,6 %.