Le plan d’arrangement d’AbitibiBowater a été accepté par plus de 95 % de ses créanciers. L’entente fera en sorte que des créanciers non garantis recevront seulement 50 % des montants qui leur sont dus, sinon de nouvelles actions. La dette restructurée passera ainsi de 6 G$ à environ 1 G$.

Bien que le Syndicat soit soulagé, il ne cache pas son irritation puisque cette approbation survient dans le contexte de l’annonce du versement de bonus de 6 millions de dollars à une cinquantaine de cadres d’AbitibiBowater après l’émergence de la compagnie de la Loi sur les arrangement avec les créanciers des compagnies (LACC).

S’il est clair que le syndicat aurait préféré que les travailleurs reçoivent le plein montant des sommes d’argent, le présent scénario est bien meilleur que celui d’une faillite. « Si ce plan n’avait pas été approuvé, l’hypothèse la plus probable aurait été la faillite pure et simple et qui dit faillite, dit liquidation du régime de retraite, diminution des rentes et aucune somme d’argent versée aux travailleurs et travailleuses », a expliqué Renaud Gagné, le vice-président de SCEP-Québec.

Régime de retraite protégé
Cette nouvelle fait suite à la décision du gouvernement du Québec d’accepter qu’AbitibiBowater puisse étaler sur 10 ans (plutôt que cinq) la somme de 1,3 milliard $ due au régime de retraite pour payer les prestations aux retraités.

La papetière devra en outre respecter certaines obligations, notamment le fait de protéger le seuil de solvabilité à 80 % du régime de retraite avant qu’elle puisse verser des dividendes. L’entente convenue entérine toutefois une diminution significative des rentes de retraite des travailleurs.

Pour Renaud Gagné, vice-président québécois du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), il s’agit d’une bonne nouvelle car l’entreprise semble sauvée. Selon lui, la faillite définitive de l’entreprise signifiait des pertes d’emplois et la perte de 30 % de revenus pour les retraités.