La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) craint que la légalisation du cannabis ouvre grand la porte aux tests de dépistages aléatoires ainsi qu’à des politiques rigides de tolérance zéro dans les entreprises.

Affirmant que de telles mesures brimeraient le droit des employés à leur vie privée, la centrale syndicale demande au gouvernement du Québec d’accorder une attention particulière aux milieux de travail dans l’élaboration de sa loi-cadre sur l’encadrement du cannabis.

« Si le gouvernement cherche sérieusement à prévenir et à agir sur les problèmes de consommation en milieu de travail, nous croyons qu’il doit plutôt encourager la mise sur pied de politiques d’entreprises adaptées et cohérentes qui misent davantage sur la prévention », peut-on lire dans le mémoire de la FTQ présenté lors de la consultation régionale sur l’encadrement du cannabis au Québec, qui se déroule aujourd’hui.

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La FTQ soutient que la Loi sur la santé et la sécurité du travail comporte déjà plusieurs mécanismes et outils de prévention pouvant soutenir les personnes aux prises avec des problèmes de consommation dans les milieux de travail. Or, cette loi ne touche qu’environ 10 % des entreprises de la province. Le syndicat est d’avis que toutes les entreprises de plus de 20 employés devraient y être assujetties.

Entraide par les pairs

Un moyen efficace pour soutenir les personnes aux prises avec des problèmes de consommation en milieu de travail sont les structures d’entraide par les pairs, soutient la FTQ. En prévoyant de telles structures dans la loi, les entreprises auraient les outils nécessaires pour « éliminer à la source les causes favorisant l’apparition et le développement de la toxicomanie et de l’alcoolisme ».

« Les délégués sociaux interviennent auprès des travailleurs dans un climat de confiance, de respect et d’écoute. Dans une perspective de prévention, ils déterminent et proposent divers moyens d’action, par exemple, des campagnes d’information et de sensibilisation sur l’alcoolisme et la toxicomanie ou encore des modifications à apporter aux conditions de vie ou de travail », explique-t-on dans le mémoire de la FTQ.

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