Après le gouvernement du Québec, c’est autour de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) de venir à la rescousse de Bombardier, cette fois-ci en investissant dans la division ferroviaire de la multinationale.

L’investisseur institutionnel injectera ainsi 1,5 milliard de dollars US en échange d’une participation de 30% d’une nouvelle entité – BT Holdco – qui chapeautera tous les actifs de Bombardier Transport.

Après avoir analysé plusieurs scénario, dont une entrée en Bourse d’une participation minoritaire de sa division ferroviaire, Bombardier a expliqué jeudi que la transaction avec la CDPQ représentait l’option «la plus attrayante».

«Cet investissement de la Caisse, qui est un actionnaire majeur de Bombardier depuis de nombreuses années, témoigne du potentiel de croissance de l’industrie du transport sur rail», a souligné le grand patron de l’entreprise, Alain Bellemare.

Dans le cadre de l’entente, la CDPQ pourra nommer trois des sept membres du conseil d’administration de BT Holdco. M. Bellemare présidera ce conseil d’administration, alors que le dirigeant de Bombardier Transport, Lutz Bertling, continuera d’assumer ses fonctions actuelles.

Bombardier a rencontré de nombreuses difficultés au cours des dernières années pour mener à terme le programme de son avion commercial CSeries, marqué par des dépassements de coûts ainsi que des retards.

Le mois dernier, Québec a investi 1 milliard US pour aider l’entreprise dans ce projet en échange d’une participation de 49,5% dans une société en commandite.

Cette nouvelle transaction comprend des modalités assurant à la Caisse un rendement minimum de 9,5% ainsi que d’autres aspects reliés à la performance de Bombardier Transport.

«Les incitatifs de performance puissants au coeur de cette transaction (…) n’ont qu’un seul objectif: créer davantage de valeur dans Bombardier Transport», a estimé le président et chef de la direction de la CDPQ, Michael Sabia.

Ainsi, si Bombardier Transport dépasse certains objectifs, le pourcentage de la participation de la Caisse reculera annuellement de 2,5%, jusqu’au seuil minimum de 25%.

À l’inverse, une augmentation annuelle de 2,5% de la participation de la CDPQ, jusqu’à concurrence de 42,5% sur cinq ans, est prévue si les cibles ne sont pas atteintes.

La transaction attribue une valeur de 5 milliards US à Bombardier Transport.

Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a estimé que l’intervention de la Caisse était «positive», mais s’est montré surpris de la valeur attribué à la division ferroviaire de la société.

«Du côté négatif, nous croyons que ce montant se situe au bas de la fourchette d’entre 5 et 6 milliards US évoqué sur le marché», écrit-il dans une note de recherche.

Bombardier, qui exploite entre autres une usine à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, compte 39 700 employés dans le monde.