La glissade des prix du pétrole a forcé la Banque du Canada à réduire son taux d’intérêt directeur mercredi, une décision étonnante qui montre à quel point les perspectives économiques du pays se sont affaiblies en quelques mois.
La banque centrale, qui a abaissé son taux d’un quart de point pour le faire passer à 0,75 %, a indiqué que la rapide dégringolade du cours du pétrole soulevait plusieurs incertitudes quant à la croissance économique du pays exportateur de brut.
Avant que les effets du plongeon des prix du pétrole ne commencent à paraître dans l’économie, le Canada semblait en voie de connaître un solide rebond post-récession – et la banque semblait se diriger vers une hausse des taux.
« La forte baisse des prix du pétrole pèsera de façon marquée sur l’économie canadienne », a écrit la Banque du Canada dans son Rapport sur la politique monétaire, qu’elle dévoilait aussi mercredi.
« Étant donné la rapidité et l’ampleur du recul des cours du pétrole, il existe une incertitude substantielle quant au niveau probable de ces derniers et à leur effet sur les perspectives économiques du Canada. »
Le dollar canadien a plongé de 1,12 cent US à 81,48 cents US à la suite de l’annonce – son plus faible niveau depuis avril 2009, soit le mois de la dernière baisse du taux directeur avant celle de mercredi.
La modification apportée mercredi au taux directeur était la première depuis septembre 2010, lorsque la banque centrale l’avait augmenté d’un quart de point à un pour cent.
La plupart des économistes s’attendaient à ce que l’institution ne bouge pas mercredi et misaient plutôt sur une augmentation du taux directeur à la fin 2015 ou en 2016.
La banque centrale a cependant prédit que l’impact de la chute du cours du pétrole porterait ombrage aux signes de vie économiques plus encourageants observés à l’extérieur du secteur de l’énergie, comme la hausse de la demande étrangère, une reprise des exportations et la croissance du marché de l’emploi.
« Le choc des prix du pétrole survient dans un contexte de croissance solide et plus équilibrée au Canada ces derniers trimestres, a affirmé la banque. Si les investissements des entreprises ont affiché certains signes encourageants au troisième trimestre de 2014, les perspectives à court terme semblent beaucoup moins favorables. »