Les économistes de la Banque Scotia ont frotté leur boule de cristal économique pour voir ce que réserve les prochains mois. En général, ils entrevoient des lendemains qui chantent, car l’économie mondiale serait sur le point de passer de la récession à la reprise, disent-ils.

« On s’attend à ce que le Canada et de nombreux autres pays partout dans le monde soient entraînés par la relance produite par les principaux moteurs économiques de la planète, les États-Unis et la Chine. Avec la perspective de gains économiques croissants pendant le reste de cette année et jusqu’en 2010, la reprise devrait être de plus en plus généralisée », a indiqué Warren Jestin, économiste en chef de la Banque Scotia.

Plusieurs facteurs fondamentaux et axés sur le marché appuient cette opinion. Ainsi :

• Les stratèges politiques du monde entier semblent avoir réussi à créer les conditions du marché du crédit et à ériger les coupe-feux voulus pour contenir la crise financière mondiale.
• La liquidation sans précédent des stocks, à l’échelle internationale, tire rapidement à sa fin.
• Les banques centrales ont déclenché une puissante vague d’incitatifs en injectant rapidement et massivement beaucoup d’argent dans la plupart des pays.
• Les gouvernements adoptent des mesures fiscales pour aider les régions et les secteurs les plus durement touchés. Ils encouragent également la reprise de la croissance économique par l’intermédiaire de nouvelles dépenses et de stimulants fiscaux.
• Le marché boursier, les marchés des produits de base, des devises et des obligations sont en voie de redressement. Cela laisse penser que les investisseurs estiment que les difficultés économiques et les malheurs du secteur financier seraient choses du passé.
• Les forces économiques semblent fonctionner. Des rabais assez considérables, parallèlement au repli des coûts de l’énergie cette année, permettent de doper le pouvoir d’achat et les dépenses, particulièrement dans les économies développées sensibles au crédit.

Un Canada fort grâce à son voisin

Aux États-Unis, les économistes de la Scotia prévoient que le PIB croîtra de 2,8 % en 2010, soit un point de pourcentage de plus que leurs prévisions antérieures. Cette progression de la richesse au pays de l’oncle Sam renverserait le repli de 2,6 % prévu pour cette année.

Aiguillonnée par les politiques expansionnistes sur le plan de la fiscalité et du crédit et par l’embellie du commerce international, la Chine gardera la tête de la croissance mondiale. Son PIB réel, révisé à la hausse, devrait connaître avancer d’environ 7 % en 2009 et de 9 %, en 2010.

Au Canada, la reprise devrait ressembler à celle de l’économie américaine, c’est-à-dire peu vigoureuse. La croissance sera surtout due à l’intensification de la demande en ressources des marchés émergents de même qu’à l’amélioration graduelle de la demande intérieure. Toutefois, la performance canadienne risque d’accuser un retard sur la relance américaine « pour des raisons de compétitivité, et notamment à cause de la devise plus forte », ont conclu les spécialistes de la Scotia.