Les économistes de la Banque Royale ont frotté leur boule de cristal pour voir ce que réserve l’année 2009 pour le Québec. En général, les nouvelles sont peu réjouissantes, mais elles pourraient être pires.
Pour la première fois en 18 ans, l’économie du Québec se contractera, le PIB réel diminuant de 0,5 %. La Belle Province connaîtra un « affaiblissement considérable » : les exportations continueront de subir les effets d’une demande externe anémique, l’accroissement de l’incertitude sur le plan économique aura raison de la confiance des entreprises et des consommateurs, et les particuliers limiteront leurs dépenses de consommation.
Hausse du chômage
Le taux d’emploi dans la province chutera pour la première fois depuis 1996, le taux de chômage passant de 7,2 % l’an dernier à 8,4 %. En outre, le pessimisme des consommateurs accentuera les pressions à la baisse sur le marché de l’habitation. Selon la Banque Royale, le nombre de mises en chantier diminuera, passant de près de 48 000 l’an dernier à 36 000 en 2009, son plus bas niveau en huit ans dans la province.
« La résistance du Québec au ralentissement économique mondial a atteint ses limites à la fin de l’année dernière et la province s’engage maintenant sur la voie de la récession », explique Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, à la Banque Royale.
Heureusement, le plan gouvernemental de renouvellement des infrastructures, évalué à 42 milliards de dollars d’ici 2013, contrebalancera les effets de cette détérioration généralisée. Les dépenses en immobilisations devraient progresser de plus de 8 % en 2009. À Hydro-Québec, on prévoit augmenter ces dépenses de 11 %. « Cette poussée d’activité dans le secteur public compensera presque les réductions dans le secteur privé », soulignent les spécialistes de la Banque Royale. Le total des dépenses en immobilisations dans le secteur non résidentiel au Québec devrait baisser légèrement en 2009, soit de 0,4 %, un repli beaucoup moins important que celui de 6,6 % prévu à l’échelle nationale.
Ailleurs au pays
Justement, comment s’en tirera le Québec en comparaison avec ses voisins canadiens en 2009 ? Son PIB réel prévu de – 0,5 % le situe en milieu de peloton. Le plus fort fléchissement surviendra en Alberta, qui verra son économie enregistrer – 2,3 %. L’Ontario affichera – 1,9 % et la Colombie-Britannique, – 1,5 %.
Il n’y aura que trois provinces gagnantes en 2009. Le PIB réel de la Saskatchewan avancera de 0,9 %, la plus forte hausse au pays. Suivront le Manitoba (+ 0,5 %) et la Nouvelle-Écosse (+ 0,4 %).
Perspectives 2010
La Banque Royale prévoit que la performance économique générale du Québec s’améliorera en 2010. Elle répondra ainsi aux gains qui devraient être enregistrés graduellement aux États-Unis et en Ontario. La levée de l’incertitude économique ravivera la confiance des consommateurs et des entreprises, et elle favorisera les dépenses. Le taux de croissance économique du Québec devrait atteindre + 2,3 % en 2010, légèrement sous la moyenne nationale de 2,6 %.