
Le Barreau du Québec s’est dit préoccupé par les constats d’une enquête révélant une hausse majeure des cas de détresse psychologique chez les avocats de la province.
Selon l’étude Déterminants du stress et de la détresse psychologiques chez les avocat(e)s membres du Barreau du Québec, dont les résultats ont été dévoilés jeudi dernier au congrès de l’ACFAS, les demandes aux programmes d’aide aux membres du Barreau, le PAMBA, ont crû de 483 % entre 2000 et 2010.
« Cette situation peut s’expliquer par le fait que les jeunes et les femmes de la profession hésitent moins à demander de l’aide au PAMBA que leurs collègues plus âgés, a nuancé la bâtonnière du Québec, Claudia P. Prémont. Que les gens demandent de l’aide est une bonne chose, mais il est souhaitable de régler les problèmes à la source et de s’employer, là où c’est possible, à amenuiser les facteurs de stress liés à l’exercice de la profession. »
Face à cette hausse fulgurante de l’utilisation du programme, le Conseil d’administration du Barreau recommandera lors de sa prochaine Assemblée générale annuelle, qui aura lieu le 2 juin, une hausse de la cotisation au PAMBA. Celle-ci est obligatoire pour tous les membres du Barreau.
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Tarification horaire et stages
Réalisée par Nathalie Cadieux, chercheuse et professeure adjointe au Département de management et gestion des ressources humaines de l’Université de Sherbrooke, l’enquête identifie le nombre important d’heures facturables demandé aux avocats parmi les principaux facteurs de stress.
Le Barreau du Québec explique de son côté encourager l’émergence de nouveaux modèles de tarification afin de diversifier les options de facturation et les modèles d’affaires. « Pour aider les avocats, nous développons présentement des outils pour stimuler les changements nécessaires, comme des formations et des nouveaux modèles de convention d’honoraires », souligne la bâtonnière.
Chez les jeunes avocats, les préoccupations sont très souvent liées aux stages professionnels ainsi qu’au clivage qui existe entre la formation théorique et les impératifs de la réalité de la pratique.
Le Barreau affirme promouvoir « activement » les stages rémunérés, tandis que les membres du conseil d’administration de l’École du Barreau révisent présentement le cursus de la formation professionnelle des avocats « afin qu’il réponde adéquatement aux besoins des jeunes et du marché ».
Le conseil d’administration du Barreau soutient également qu’il analysera le rapport afin d’adapter ses actions et de mettre en place d’autres mesures.
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