Depuis leurs prévisions de l’été dernier, un certain nombre d’entreprises canadiennes ont légèrement diminué leur budget d’augmentations salariales pour 2025, selon des données de Normandin Beaudry.
Alors que le budget d’augmentations salariales moyen projeté au Canada pour 2025 se chiffrait à 3,4 % à l’été 2024, il s’établit maintenant à 3,3 % (excluant les gels).
Bien que la majorité (68 %) des employeurs ayant répondu à l’enquête de Normandin Beaudry n’ont fait aucun changement à leurs prévisions depuis l’été dernier, certaines entreprises du secteur des jeux vidéo et des effets visuels, du transport et de l’entreposage, des télécommunications et du traitement et de l’hébergement de données ont diminué leur budget dans le cadre d’efforts de réduction de coûts. En fait, 65 % des répondants qui ont modifié leur budget depuis l’été 2024 l’ont revu à la baisse.
Ces récentes données confirment la tendance de diminution graduelle des budgets d’augmentations salariales après les hausses marquées observées entre 2021 et 2023. L’an passé, les organisations prévoyaient des augmentations salariales légèrement plus élevées, soit 3,6 %. Même si elles sont inférieures à celles des dernières années, les prévisions pour 2025 restent supérieures aux tendances historiques et aux taux d’inflation actuels, note Normandin Beaudry.
En revanche, quelques secteurs ont révisé à la hausse leurs budgets initiaux d’augmentations salariales, notamment la finance et les assurances, les services publics, les sociétés pharmaceutiques et la biotechnologie. Ces augmentations sont possiblement liées à la nature concurrentielle du marché, et servent de stratégie pour fidéliser les talents clés et régler des enjeux d’équité interne, indique Normandin Beaudry.
Il faut aussi noter que 42 % des organisations qui ont participé à l’enquête prévoient de réserver un budget supplémentaire moyen de 0,9 % en 2025. « Cette stratégie leur permet de s’attaquer plus en profondeur aux enjeux d’équité interne grâce à des rajustements de salaire ponctuels, explique Anna Potvin, associée et cheffe de pratique en rémunération chez Normandin Beaudry. De plus, le fait d’y réserver une partie de leur budget peut aider à différencier les augmentations salariales pour le personnel très performant, et à appuyer les efforts de fidélisation pour les rôles hautement stratégiques ou essentiels à l’organisation. »
En considérant ce budget supplémentaire, le budget total moyen d’augmentations salariales s’établit donc à 3,6 % pour 2025. Il atteint 4,1 % dans les organismes à but non lucratif, 3,9 % dans les sociétés non cotées en bourse, 3,4 % dans les sociétés cotées en bourse et 3,6 % dans les sociétés d’État et les entreprises publiques.
D’un point de vue plus global, les organisations semblent se concentrer à l’interne sur les bases de leur rémunération globale ; 58 % d’entre elles s’assurent que leurs programmes de rémunération globale demeurent compétitifs, 57 % misent sur la mobilisation du personnel et la communication, et 32 % revoient l’architecture et la hiérarchisation des emplois.