Dans une lettre ouverte envoyée le weekend dernier à tous les quotidiens ontariens, Catherine Swift, présidente et directrice générale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), conteste l’intervention du gouvernement de la province afin de venir en aide aux caisses de retraite des entreprises privées présentement en difficultés financières. Selon elle, garantir les régimes de retraite exposerait le gouvernement à de futurs risques financiers et cela n’encourage pas une saine gestion des régimes de retraite.

Mme Swift suggère fortement au gouvernement McGuinty de ne pas utiliser les fonds des contribuables comme mécanisme par défaut afin de couvrir les pertes gigantesques subies par les caisses de retraite.

«Il est malheureux que les travailleurs actifs ainsi que les retraités de GM soient pénalisés par la faillite potentielle de la compagnie, mais la haute direction ainsi que les syndicats doivent assumer une certaine responsabilité quant à la situation dans laquelle ils placent les employés et retraités », affirme Mme Swift dans sa lettre. « Au fil des ans, les conventions collectives ont forcé les employeurs à offrir des rentes de retraite plus généreuses, ce qui est irréaliste en ces temps économiques extrêmement difficiles », poursuit-elle.

Mme Swift estime qu’il serait illusoire de croire que le régime de retraite de GM pourrait être secouru par les contribuables en mettant des fonds dans un régime fortement sous-financé, surtout qu’une majorité d’entre eux ne sont même pas couverts par un régime de retraite.

« Renflouer le régime de retraite de GM créera un précédent très dangereux et donnera de solides arguments pour de futurs régimes en difficulté de bénéficier du même traitement », pense-t-elle. « Agir ainsi aura inévitablement un effet pervers sur les finances publics, d’autant plus que d’autres entreprises, surtout dans le secteur automobile, pourraient également se trouver en eaux troubles très bientôt. »

Mme Swift rappelle néanmoins que le FCEI continue d’être un ardant défenseur des améliorations que l’on pourrait apporter aux régimes d’épargne-retraite.

Porte-parole des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes depuis 35 ans, la FCEI compte 42 000 entreprises membres en Ontario seulement.