Chaque mois de janvier, nombreux sont les travailleurs à attendre impatiemment leur prime. Mais plusieurs employeurs n’en verseront pas cette année, ce qui risque de créer de la frustration dans les milieux de travail, selon un sondage de la firme de recrutement Robert Walters Canada.
Pas moins de deux employés canadiens sur cinq qui reçoivent habituellement une prime n’en recevront pas cette année, indiquent les organisations sondées. Les principales raisons évoquées par les employeurs qui font l’impasse sur les primes sont les licenciements et les réductions d’effectifs (35 %), la réduction des marges bénéficiaires (31 %), l’incertitude économique et l’inflation (20 %) ainsi qu’un changement dans les stratégies de rémunération (14 %).
« Les perspectives de primes de cette année reflètent les pressions économiques auxquelles sont confrontées de nombreuses entreprises, deux professionnels sur cinq n’ayant pas reçu de primes de fin d’année, souligne Martin Fox, directeur général de Robert Walters Canada C’est une réalité difficile pour les employés qui, dans de nombreux cas, restent optimistes quant à leurs performances et à leur valeur pour l’entreprise. »
La déception risque d’être grande chez les travailleurs : 92 % d’entre eux considèrent les primes comme l’un des avantages les plus importants qu’ils reçoivent dans le cadre de leur emploi. Selon le sondage de Robert Walters, 63 % des professionnels prendraient des mesures pour quitter leur organisation au cours de la nouvelle année s’ils n’obtenaient pas l’augmentation de salaire, la prime ou la promotion qu’ils attendaient.
« Pour les employeurs, une communication claire est essentielle, soutient Martin Fox. Des attentes mal alignées entre les professionnels et leurs organisations peuvent conduire à des problèmes de désengagement et de rétention, en particulier à un moment où attirer et retenir les meilleurs talents est déjà un défi important. Les entreprises qui ne peuvent pas offrir d’incitations financières devraient envisager d’autres moyens de reconnaître et de récompenser leur personnel afin de maintenir le moral et la loyauté. »
Moins d’argent pour plus de reconnaissance et de flexibilité
L’argent n’est d’ailleurs pas la seule motivation des employés pour changer d’emploi, alors que 47 % d’entre eux seraient prêts à accepter un salaire plus faible à condition que leur nouvelle organisation leur donne plus d’objectifs à atteindre, de reconnaissance pour leur travail et de flexibilité.
« Nous vivons un moment sans précédent où les aspects émotionnels et psychologiques du travail — la reconnaissance, l’objectif et la flexibilité — l’emportent sur la simple compensation financière, remarque Martin Fox. Les employeurs doivent reconnaître que le refus d’accorder des primes ou des promotions pourrait conduire à une érosion de la confiance et de l’engagement, ce qui, à son tour, pourrait alimenter une vague de démissions. Pour les entreprises, il n’est pas toujours possible d’offrir des récompenses financières, mais la création d’une culture de la transparence, de la motivation et de la flexibilité n’a jamais été aussi importante pour retenir les meilleurs talents ».